Brandissant le drapeau national et l'emblème amazigh aux côtés des portraits de certains détenus d'opinion, les manifestants scandaient à tue-tête les slogans phare du Hirak. La petite ville d'Ighzer Amokrane, chef-lieu de la daïra d'Ifri-Ouzellaguen, a renoué, hier, avec la mobilisation à la faveur de la marche pacifique initiée par un collectif citoyen local. C'est une manifestation qui s'inscrit dans le cadre du prolongement du mouvement populaire né le 22 février 2019. Les manifestants qui se sont donné rendez-vous sur la place du marché hebdomadaire de la commune d'Ouzellaguen, point de départ de la marche, ont commencé à battre le pavé en direction du centre-ville, vers 10h30. En tête du premier carré de cette marche, une banderole annonce la couleur. On y lit ces deux mots d'ordre : "1er novembre 2020 : 0 votant" et "Le combat continue pour une Algérie libre et démocratique". Brandissant le drapeau national et l'emblème amazigh aux côtés des portraits de certains détenus d'opinion, notamment celui du député démissionnaire Khaled Tazaghart, les marcheurs scandaient à tue-tête les slogans habituels du Hirak. "Echaâb yourid isqat ennidam" (Le peuple veut la chute du régime), "Goulna el-îssaba trouh" (Nous avons dit que la bande mafieuse va partir), "H'na ouled Amirouche, marche arrière ma n'welouch" (Nous sommes les descendants du colonel Amirouche, nous ne ferons jamais marche arrière), "Les généraux à la poubelle, wa el-Djazaïr teddi listiqlel" (Les généraux à la poubelle, l'Algérie sera libre), "Dawla madania, matchi âaskaria" (Pour un Etat civil et non militaire), "Tilelli i-maghnassen" (Liberté pour les militants)..., ont-ils scandé tout au long de leur parcours. Outre ces slogans phare, les marcheurs ont réclamé haut et fort la libération sans condition du militant Khaled Tazaghart, condamné en première instance à une année de prison ferme, tout en appelant au rejet massif du référendum constitutionnel du 1er novembre prochain. "Ulac l'vote ulac" (Pas de vote), "Libérez Tazaghart", "Libérez les otages" sont les principaux mots d'ordre de cette manifestation, à laquelle ont pris part plusieurs figures du Hirak, dont le député du RCD, Atmane Mazouz, l'ancien détenu du printemps noir de 2001, Khodir Benouaret, l'ancien policier qui a rejoint les rangs du mouvement populaire en marche, Zahir Moulaoui, le militant politique Zahir Benkhellat, etc. Arrivée à hauteur du carré des martyrs du printemps noir de 2001, la foule marquera une halte pour observer une minute de silence à la mémoire des victimes des événements tragiques appelés printemps noir de 2001. Ensuite, elle poursuivra son itinéraire en sillonnant le tronçon de la RN26 jusqu'au carrefour Oumoussa, situé à la sortie ouest du chef-lieu communal d'Ouzellaguen. Une demi-heure plus tard, la procession humaine regagnera le centre-ville pour se rassembler sur la place Arezki-Mohand-L'Bachir jouxtant le siège de l'APC. Lors de ce rassemblement, certains animateurs du mouvement populaire du 22 Février 2019 ont pris la parole devant la foule pour rappeler leurs revendications principales, avant d'inviter l'assistance à se disperser dans la sérénité.