Les conditions d'hygiène sont déplorables : des salles d'abattage insalubres, des installations frigorifiques absentes et des personnes étrangères au service circulent à l'intérieur de ces établissements. Les abattoirs de la capitale ne répondent pas aux normes d'hygiène. Les conditions d'abattage des ovins et bovins dans ces surfaces sont très en deçà des règles de salubrité. La méthode suivie pour le sacrifice de ces bêtes est, du reste, archaïque. Cela reflète clairement la vétusté de ces lieux qui datent en effet de l'époque coloniale et du laxisme de l'Etat. La réglementation en la matière exige que ces endroits soient gérés dans une extrême salubrité. La procédure réglementaire voudrait que le processus d'abattage commence à partir des écuries où la bête est placée pour qu'elle se repose pendant 24 heures avant d'être introduite dans les salles de tuerie. Ensuite, elle est transportée vers ces salles. Celles-ci doivent être propres. Or, dans ces salles les bovins et ovins sont jetés à même le sol qui demeure souvent maculé de sang. à l'intérieur, des personnes étrangères au service circulent librement entre ces animaux. La norme demande au contraire à ce que le lieu soit réservé exclusivement aux employés de l'abattoir dont le sacrificateur et le médecin vétérinaire. Toute la tâche se fait en outre, manuellement. Des employés qui manipulent les bêtes ne portent ni blouse ni gants. En termes plus clairs, après alignement des ovins un à un, par exemple, l'immolateur arrive et procède aussitôt à l'égorgement des bêtes. Ce travail nécessite, faut-il le souligner, des heures entières. Au détriment d'hygiène bien entendu ! Parmi les trois abattoirs reconnus à Alger en l'occurrence, celui du Ruisseau (Hussein-Dey), d'El-Harrach et de Rouiba, seul le premier dispose d'une salle frigorifique. Une telle situation représente à coup sûr un risque alimentaire qui pourrait porter atteinte à la qualité de la viande engendrant ainsi des intoxications pour les consommateurs. S'il n'y a pas eu jusqu'à présent de cas enregistrés, un drame collectif peut toutefois survenir car si la viande est consommable, le risque alimentaire est en revanche omniprésent, avoue-t-on. à retardement sans doute. Ou plutôt si ces activités se poursuivent dans ces mêmes conditions d'hygiène. Le même topo est relevé au sein des tueries au nombre de cinq dans la capitale, abstraction faite des clandestines bien sûr… Les tueries ne disposent pas de salles frigorifiques et un manque d'hygiène flagrant est constaté sur place par les contrôleurs. à ce propos, lors de l'une de leurs visites routinières, les agents de contrôle relevant de la Direction du commerce d'Alger avaient fermé l'abattoir d'El-Harrach il y a deux ans pour défaut d'hygiène ainsi que des tueries. Ces établissements, faut-il le rappeler, sont la propriété des communes. Si l'abattoir du Ruisseau, d'une capacité théorique quotidienne de 400 ovins et de 80 bovins, est géré par une Epic, la gestion des autres est assurée par des adjudicateurs. Aujourd'hui, cet abattoir ne tourne qu'à 20% de ses capacités. Il est abandonné par les maquignons qui, pour éviter de payer les taxes d'abattage, optent pour d'autres tueries. Un abattoir moderne à Birtouta Devant un tel état de fait, les autorités ont décidé de construire un nouvel abattoir, d'une même capacité installée, qui sera implanté à Birtouta, sis zone industrielle. Il sera achevé en principe en 2006 avec toutes les normes requises en la matière et sera moderne. L'étude de réalisation est en cours d'élaboration. En Algérie, c'est malheureux de le dire, il n'existe qu'un seul abattoir moderne qui fonctionne d'une manière automatisée. Il s'agit de celui créé par l'opérateur Batouche à Béjaïa. Les abattoirs modernes exigent à prime abord l'hygiène corporelle et la tenue des employés. Ceux-ci doivent porter des blouses et des bottes blanches. Ils doivent effectuer leurs divers gestes avec leurs mains couvertes de gants spéciaux. Dans les salles d'abattage, le processus se fait selon une chaîne à plusieurs maillons. La bête, après repos d'un jour à l'écurie, est introduite dans l'abattoir où un grand appareil lui remonte la tête et sera ensuite basculée. à ce moment précis, elle est prête à être sacrifiée. Le sacrificateur trouvera par conséquent toutes les facilités pour réaliser son acte. La bête est aussitôt accrochée, suspendue, soulevée automatiquement et sera par la suite orientée pour l'arrachage de la peau avant d'être coupée en deux et envoyée enfin dans la salle frigorifique. Tout est automatisé dans ce type d'abattoirs. Tout cela se fait après un contrôle ad mortem et post-mortem (avant et après abattage) assuré par le vétérinaire. Badreddine K.