Le mois de Ramadhan est synonyme d'une importante hausse de la consommation des produits carnés, notamment les viandes rouges. Du coup, l'abattage clandestin augmente et cette “viande clandestine” trouve preneurs à cause de son prix abordable. Les bouchers qui s'adonnent à cette pratique, eux, sont motivés par le gain qu'ils réalisent en s'approvisionnant en dehors des abattoirs formels. Quand l'abattage est réalisé selon les normes, c'est la partie transport de la chaîne qui est défaillante. Pourtant, dans ce jeu de gagnant-gagnant, il existe un perdant, le citoyen. L'abattage clandestin fait rage et les points de vente des viandes non contrôlés se sont multipliés dans certains quartiers populaires, villages et marchés des communes de la wilaya de Batna. Les marchands clandestins de viande sont signalés un peu partout et peuvent tout se permettre. Des bêtes saines, malades ou mourantes sont abattues loin de l'œil vigilant des services de contrôle. Ils ne cherchent que la bonne occasion pour faire un maximum de profits en ce mois de Ramadhan. La sécurité du consommateur est mise de côté et aucune règle d'hygiène sur les étals ne concorde avec les normes établies par les services vétérinaires. En ce mois de Ramadhan, les consommateurs des villes et villages de la wilaya de Batna risquent leur santé. L'abattage des animaux destinés à la consommation échappe aux contrôleurs des viandes. Si certains bouchers s'approvisionnent toujours auprès des abattoirs des communes de la wilaya, d'autres préfèrent abattre leurs animaux eux-mêmes pour faire l'économie des charges. Certains bouchers expliquent leur geste par l'éloignement des points de ravitaillement de leurs lieux de vente. La fin de ce jeu de cache-cache entre les vendeurs de viandes non contrôlées et les services d'hygiène des communes n'est pas pour bientôt. La sécurité des consommateurs des viandes non contrôlées n'est pas assurée et ces derniers sont exposés aux contaminations et aux intoxications alimentaires. Dans tous les cas de figure, les consommateurs ignorent tout de la provenance et de la qualité de la viande non contrôlée qu'ils achètent. De nombreux clients sont plus vigilants sur les prix que sur les tampons sanitaires. En plus des petites bourses, les foyers de l'informel attirent, également, des clients plus aisés ainsi que des propriétaires de barbecues qui cherchent à économiser entre 200 et 250 DA par kilo, soit le salaire d'un journalier. En plus de l'abattage qui échappe aux contrôles et de la vente des viandes non contrôlées, il est aussi enregistré un phénomène aussi grave soit les conditions dans lesquelles ces viandes sont transportées et qui affectent leurs qualités. Effectivement, le transport de cette viande ne se fait pas dans des conditions d'hygiène et de salubrité requises par un transport isotherme ou frigorifique, ce qui représente un danger supplémentaire pour la santé des consommateurs. La plupart des viandes, même celles qui proviennent des abattoirs communaux, sont transportées parfois dans des conditions qui ne sont pas satisfaisantes. Les carcasses sont rarement transportées dans des camionnettes et des camions frigorifiques, mais souvent dans des sacs, des brouettes, sur des bêtes et dans des véhicules non appropriés à ce genre produits. “Les conditions dans lesquelles la viande est transportée sont toutes aussi importantes. Pour parer aux mauvaises conditions dans lesquelles la viande est transportée, actuellement, les abattoirs de la wilaya devraient être frigorifiques et mettre à la disposition des bouchers de la wilaya de Batna des emballages spécifiques. Ces emballages protègent la viande des infections microbiennes”, fait observer un vétérinaire. Malheureusement, le transport de la viande d'une localité à une autre nécessite des moyens dont disposent très peu de bouchers. Malheureusement, à bon ou mal escient, la plupart de la population de Batna continue de manger de la viande non contrôlée en s'exposant à des intoxications alimentaires et à des maladies très graves. B. Boumaïla