Mis en service en février 1929, l'abattoir situé dans l'arrondissement urbain de Hussein Dey sera délocalisé dans la zone d'activité de Baba-Ali. Bien évidemment, cette décision fait partie du programme d'aménagement de la zone du Hamma qui, lui-même, s'inscrit dans le cadre du projet colossal initié par le wali d'Alger Addou Mohamed-Kebir visant l'embellissement et la réhabilitation de la ville d'Alger comme capitale ayant un statut de mégapole dans le bassin méditerranéen. Mais est-ce à dire que cet établissement ne remplit plus les conditions admises dans le cadre de ses activités ? Pour M. Lahcène Bellas, DG de l'Epic chargée de la gestion des abattoirs et de la poissonnerie d'Alger, le problème ne se pose pas à ce niveau. “L'abattoir de Hussein Dey reste toujours le plus grand du pays, comme il a été aussi le plus important du continent africain. Il répond toujours à la demande de la population algéroise en matière de prestations. En revanche, il y a lieu de savoir que l'accroissement de la demande, exprimée par l'afflux important des utilisateurs, fait que les infrastructures existantes, notamment en matière de routes et de parkings, sont actuellement insuffisantes. D'où la nécessité de délocaliser cet abattoir vers la périphérie de la capitale”, explique-t-il. L'abattoir, d'une surface globale de 24 000 m2, dont 15 000 couverts, comprend 3 salles d'abattage d'une superficie de 3 250 m2 chacune, avec une capacité d'abattage de 5 000 ovins et 480 bovins par jour. Les écuries aménagées représentent 3 760 m2 d'une capacité de 6 000 ovins et 3 000 bovins. Concernant le stockage, l'établissement dispose d'un ensemble frigorifique constitué d'un rez-de-chaussée et d'un premier étage de 1 068 m2 et d'un volume de 4 127 m2, par une capacité de 300 tonnes de viande. 40 locaux commerciaux sont ouverts aux clients. L'effectif est de 90 employés. Parallèlement, il y a les utilisateurs professionnels, à savoir 102 chevillards, 150 bouchers, 25 chefs sacrificateurs, 7 chefs bergers, 5 laveurs de panses et 4 boyaudeurs. Selon le DG, l'abattoir de Hussein Dey est le plus contrôlé. Le contrôle vétérinaire se fait en deux étapes : la visite anté-mortem pour bovins femelles, à l'effet de refouler les vaches gestantes et les jeunes vaches interdites d'abattage, et la visite post-mortem, effectuée dans les salles d'abattage pour garantir une viande propre à la consommation. Le rythme de travail est maîtrisé. L'abattage commence à partir de 17h-17h30. Les salles sont ouvertes toute la nuit en veillant, toutefois, à la fermeture de la porte de sortie afin d'éviter d'éventuels “passages” non contrôlés. L'inspection vétérinaire se fait entre 6h et 6h30 alors que la vente est ouverte à partir de 7h. Pour ce qui est de la chaîne du froid, M. Bellas précise que l'établissement ne badine pas avec les mesures d'hygiène et de conservation. Il fera préciser que l'importation de la viande fraîche, arrêtée en 1996 pour cause de maladie de la vache folle, a repris en octobre 2004. Notons que du 1er janvier au 30 avril de l'année en cours, 2 186 bovins (697 tonnes), 33 822 ovins (606 tonnes) ont été abattus. Parallèlement, 1 538 bovins (233 tonnes) et 1 354 ovins (21 tonnes) destinés comme viande foraine ont été abattus. De même que 752 bovins (293 tonnes) ont été importés. L'Egesap gère également la poissonnerie créée en 1936. D'une superficie de 3 260 m2, elle comprend 11 carreaux de mandataires, une chambre frigorifique, une chambre de congélation, 2 salles de vente au détail de 6 et 14 étals, un bloc administratif de 3 bureaux et un bureau du service hygiène. Le DG de l'Egesap précise d'emblée que compte tenu de diverses raisons propres au secteur de la pêche, la production du poisson a baissé de 30% entre 2000 et 2004. Il faut savoir que 60% de l'activité de la poissonnerie d'Alger provient d'autres villes du pays (Dellys, Annaba, Beni Saf, etc.) En chiffres, 42 361 casiers de poissons (762 tonnes) et 26 861 casiers de sardine (537 tonnes) ont été vendus durant la période allant du 1er janvier au 30 avril 2005. A. F.
