Alors que le MJS rappelle que " concernant les demandes des fédérations relatives à la modification des codes électoraux et des statuts, la circulaire ministérielle du 8 juin 2020 interdit de recourir à toute modification", la FAF réitère sa demande d'organiser une assemblée générale extraordinaire pour l'amendement de ses statuts. La guerre d'usure est enclenchée. Entre le ministre de la Jeunesse et des Sports, Sid-Ali Khaldi, et le président de la FAF, Kheireddine Zetchi, c'est désormais à celui qui aura le plus résisté. En attendant, les deux parties se livrent, par presse interposée, à un véritable dialogue de sourds. Jugez-en : alors que le MJS a rappelé récemment que "concernant les demandes des fédérations relatives aux mesures disciplinaires et à la modification des codes électoraux et des statuts, la circulaire ministérielle du 8 juin 2020 interdit de recourir aux mesures disciplinaires abusives et à toute modification des codes électoraux et des statuts jusqu'à la fin du processus électoral de renouvellement", la FAF réitère sa demande d'organiser une assemblée générale extraordinaire pour l'amendement de ses statuts. "Nous sommes dans l'attente du feu vert du MJS, en toute sérénité, pour l'organisation d'une assemblée extraordinaire, afin d'amender les nouveaux statuts, sur demande de la Fifa, avec qui nous avons enclenché un processus pour cette opération depuis novembre 2019", souligne Kheireddine Zetchi. Dans la foulée, le premier responsable du football algérien impose carrément ses conditions. "J'espère qu'on pourra organiser l'AGEx dans les plus brefs délais, afin de fixer ensuite la date de l'assemblée ordinaire, suivie par l'assemblée élective." Zetchi met du reste en avant l'intérêt de l'équipe nationale pour justifier sa feuille de route. "Nous n'avons pas besoin d'être perturbés. La feuille de route est tracée dès le début, j'espère qu'on retrouvera plus de sérénité dans l'intérêt de football algérien", martèle-t-il à l'adresse de Sid-Ali Khaldi, coupable donc de perturber la sérénité de la FAF et de l'EN à travers la circulaire du 8 juin. Jointe par nos soins, une source proche du MJS a confié à Liberté que "Sid-Ali Khaldi n'alimentera pas davantage la polémique, mais pour nous les choses sont claires : la FAF n'aura pas d'autorisation spéciale pour organiser une AGEx, car la circulaire est valable pour toutes les fédérations sportives. Que chacun assume ses responsabilités". À moins de deux semaines de la fin de son mandat (20 mars), Kheireddine Zetchi cherche donc à obtenir une "rallonge de temps" de la part du MJS (qui avait fixé la période des assemblées générales, ordinaire et élective, entre le 20 mars et le 15 avril, date butoir) afin d'intercaler une AGEx pour l'amendement des statuts de la FAF. Prolongement implicite du mandat En filigrane, bien qu'il ne se soit pas encore exprimé sur le sujet, Zetchi souhaite visiblement briguer un second mandat dans les "conditions voulues", c'est-à-dire avec de nouveaux statuts et surtout un nouveau code électoral. Or l'actuel bureau fédéral doit au préalable, dixit le décret exécutif n°14-330 du 27 novembre 2014 fixant les modalités d'organisation et de fonctionnement des fédérations sportives nationales ainsi que leur statut-type, présenter ses bilans, moral et financier, avant la fin de son mandat (20 mars) pour tenter d'avoir le quitus de l'assemblée générale de la FAF avant d'envisager la suite de la feuille de route. Au-delà de la date du 20 mars, c'est un prolongement implicite du mandat de Zetchi qui ne dit pas son nom, histoire de ne pas perturber les Verts.