La séance parlementaire du vote de confiance au nouveau gouvernement intérimaire en Libye se tiendra aujourd'hui dans la ville de Syrte, sur fond d'optimisme modéré quant à l'approbation du cabinet de Abdelhamid Debeibah, dû notamment à l'absence d'un consensus auprès des parlementaires, dont certains refusent le lieu et la composante dévoilée, s'accordent à dire les observateurs de la scène politique libyenne. Sur 175 députés que compte la chambre des représentants du peuple (parlement), il n'y a pour l'heure que 84 députés ayant exprimé ouvertement leur intention de voter en faveur du nouveau gouvernement. Seulement 100 députés ont fait part de leur décision d'assister à la séance de confiance. Selon des médias libyens, la plupart des députés qui refusent d'assister à la séance de confiance à Syrte "pensent que les conditions nécessaires pour la tenue de ladite séance ne sont pas encore réunies, notamment après la publication par des experts onusiens d'un rapport sur des allégations de corruption lors du forum de dialogue politique libyen (FDPL) tenu au début du mois de février à Genève en Suisse". Le comité d'experts de l'ONU, chargé de l'embargo sur les armes et des sanctions contre la Libye, a révélé dimanche dernier, dans l'annexe d'un rapport encore non publié officiellement, qu'"au moins trois participants se sont vu offrir des pots-de-vin pour voter en faveur de la liste gagnante". Pour autant, l'absence des statistiques fiables s'agissant du nombre des députés favorables à la composante de Abdelhamid Debeibah ne suffit pas pour prétendre l'échec du gouvernement, préviennent des observateurs, qui relèvent que "l'enjeu n'est pas de taille, tant que l'approbation du nouvel exécutif sera faite en cas d'échec par les membres du FDPL, tel que prévu par les accords politiques conclus à Genève en Suisse". "Les tractations qui se feront dans les coulisses avant l'ouverture de la séance parlementaire peuvent chambouler totalement la donne et renverser les pronostics", affirme-t-on, notant que "le président du parlement, Aguila Saleh, va peser de tout son poids pour gagner certaines voix auprès des députés réticents". En outre, "la pression qu'exerce l'ONU sur la chambre des représentants du peuple depuis quelques jours pour voter en faveur du nouveau gouvernement peut aussi faire la différence lors du vote de confiance", ajoute-t-on. De leur côté, la France et l'Allemagne, à travers leurs ministres des Affaires étrangères, ont exhorté, samedi, les députés libyens à faire prévaloir l'intérêt suprême du pays et à œuvrer plutôt dans le sens de réussir les prochaines élections générales, prévues le 24 décembre prochain. Le Premier ministre Abdelhamid Debeibah, qui a remis officiellement la liste de son cabinet, jeudi, au parlement, a indiqué qu'il a retenu six critères dans la sélection de son gouvernement. "Les critères sont la compétence, la diversité géographique, la décentralisation, la représentativité féminine, la participation de la jeunesse et la répartition équitable des richesses", a précisé le bureau de communication du chef du gouvernement sur sa page facebook. Le gouvernement intérimaire, dont la mission devant prendre fin d'ici aux prochaines élections générales, s'est fixé 12 objectifs durant la phase de transition. Il s'agit, entre autres, d'assurer la souveraineté à travers l'ensemble du territoire libyen, de réunifier les institutions de l'Etat, d'évacuer les mercenaires et forces étrangères présents dans le pays et d'instaurer la réconciliation nationale. APS