Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a acté hier sa décision du rejet du scrutin législatif du 12 juin prochain, déjà annoncée samedi, au terme des travaux de son conseil national ordinaire. "À la lumière des travaux de cette session, le conseil national décide (du RCD, ndlr) du rejet des élections législatives convoquées pour le 12 juin 2021, à l'unanimité des membres présents", lit-on dans le texte des résolutions du parti rendu public hier par le parti dirigé par Mohcine Belabbas, qui a annoncé samedi ne pas être candidat à la présidence du RCD, lors du prochain congrès, prévu dans moins de deux ans. "Le conseil national, qui a fait siennes les conclusions des conseils régionaux, considère que la place du RCD est aux côtés du peuple mobilisé pour le changement du système et l'avènement de l'alternative démocratique et non dans le camp de ceux qui répriment, sèment la peur et la promotion des extrêmes pour asseoir, une fois de plus, le chantage du pire", explique le RCD, qui motive aussi sa décision par un constat chaotique du pays sur le plan économique et social. "Sur le plan économique, aucune mesure sérieuse n'est prise pour amorcer un début de relance. Les réformes de structures maintes fois annoncées sont reportées sine die", l'a d'ailleurs rappelé samedi M. Belabbas dans son allocution d'ouverture de la réunion du conseil national à Alger, lors duquel, les participants avaient voté à l'unanimité en faveur du rejet des élections législatives anticipées. "Ce discours (de M. Belabbas, ndlr) a donné lieu à des débats qui confortent et pointent du doigt le délabrement institutionnel du pays, la poursuite de la fuite en avant du pouvoir de fait, l'accentuation du caractère liberticide du régime, l'absence de perspectives économiques et l'étouffement du modèle de redistribution de la richesse nationale", résume le texte de la résolution du conseil national du RCD, qui met le cap sur le sixième congrès, tout en réaffirmant son attachement à poursuivre sa mobilisation au sein de la révolution populaire, avec comme objectif le départ du système et une véritable refondation de l'Etat. Le RCD affirme donc, ajoute le texte en question, qu'il compte "installer, en prévision de la tenue du 6e congrès du parti, une commission de travail et de réflexion sur la refonte des statuts qui régissent le Rassemblement en conformité avec l'histoire de notre mouvance politique, la stabilité et l'association du plus grand nombre à la prise de décision", comme l'a déjà annoncé M. Belabbas. Le RCD est le deuxième parti à annoncer son rejet des législatives décidées par le chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, après le Parti des travailleurs de Louisa Hanoune, estimant que le pouvoir en place n'a aucune légitimité pour organiser ces élections, également rejetées par le mouvement populaire lors des marches du vendredi, qui ont repris il y a un mois, à l'occasion de la célébration de l'an II du Hirak, le 22 février.