Alors que le tout puissant Parti des Travailleurs au pouvoir à Pyongyang fête son 60e anniversaire, le leader Kim Jong-il serait sur le point de désigner son dauphin, parmi ses trois fils, afin de perpétuer la seule dynastie communiste au monde. “Le successeur est-il en train d'émerger ?” s'interroge le quotidien japonais Asahi, au moment où la Corée du Nord, plongée dans les difficultés économiques, est isolée sur la scène internationale en raison de son programme nucléaire. Les rumeurs ont pris corps cette semaine après que l'agence russe Itar-Tass a laissé entendre que la nomination du dauphin de Kim Jong-il pourrait survenir dès ce mois-ci, à l'occasion du 60e anniversaire du PT célébré aujourd'hui. Citant une source diplomatique à Pyongyang, Itar-Tass assurait que ses trois fils (Jong-nam, 34 ans, Jong-chul, 24 ans, et Jong-woon, 22 ans) “ont chacun plus ou moins les mêmes chances d'être intronisés”. “Annoncer le nom du successeur dès cette année éviterait des luttes de pouvoir et favoriserait les investissements. Les hommes d'affaires aiment avant tout la stabilité”, expliquait cette source. En dépit de son droit d'aînesse, Kim Jong-nam serait en disgrâce auprès de son père pour avoir plongé le régime dans l'embarras en 2001 : il avait alors été expulsé du Japon pour être entré avec un faux passeport avec l'intention, selon lui, de visiter le parc de Tokyo Disneyland. Selon les médias sud-coréens, Kim Jong-nam aurait survécu à deux tentatives d'assassinat l'an dernier en Chine et en Autriche, liées à d'intenses rivalités pour le pouvoir. Jong-nam est le fils de Kim Jong-il et de sa maîtresse Song Hye-rim, une ancienne actrice décédée en 2003. Ses deux frères cadets, eux, sont les enfants de Ko Yong-hui, une ex-danseuses morte d'un cancer l'an dernier en odeur de sainteté officielle. Ces dernières années, c'est Kim Jong-chul qui était l'héritier favori. On ignore pratiquement tout de lui, si ce n'est qu'il adore le basket pro-américain et a fait des études en Suisse. Quant à Kim Jong-woon, à 22 ans, il serait encore trop jeune pour pouvoir prétendre au trône. Kim Jong-il, 63 ans, avait hérité du pouvoir à la mort du président Kim-il-sung en 1994. Il avait été dauphin désigné en 1974 lorsque son “Grand Leader” de père avait atteint l'âge de 62 ans. Puis en 1980, Kim Jong-il avait été nommé à des postes stratégiques du parti en tant que “Cher Leader”. Il est aussi chef de l'armée populaire et surtout dirige l'omnipotente commission de la défense nationale. Selon les experts en nord-coréennologie, l'adoubement du successeur du “Cher Leader” devrait déboucher sur un congrès du PT, ce qui ne s'est pas produit depuis 25 ans. “Le processus de succession est très secret. Personne ne saura rien avant que le fait soit accompli”, pronostique Jun Bong-geun, un ex-conseiller du gouvernement de Séoul pour les affaires nord-coréennes. R.I./Agences