Dernier pays du socialisme pur et dur, la Corée du Nord vit la fin de la dynastie rouge des Kim. Commencé en 1948, le règne du père Kim-il sung et du fils Kim Jong-il est au bout de son rouleau. La santé du leader du pays le plus secret du monde est défaillante. Depuis un mois, il n'est question que de santé du maître de Pyongyang. Kim fils a eu un accident cérébro-vasculaire qui a fait également plonger dans l'incertitude le dossier du nucléaire, pourtant sur le chemin de sa résolution. Le négociateur américain Christopher Hill s'est même installé à Pyongyang pour tenter de sauver les négociations. La maladie du “leader bien aimé” a tout bloqué, voire remis en cause. À la mi-août, devait expirer le délai d'une promesse faite par Washington de retirer la Corée du Nord de sa liste des pays soutenant le terrorisme, en échange d'un inventaire nucléaire remis en juin. Pyongyang devait annoncer l'arrêt du démantèlement atomique le 25 août. On l'apprendra plus tard, la crispation nucléaire a recommencé avec la maladie de Kim Jong-il. Celui-ci n'a pas assisté à la parade célébrant le 60e anniversaire du pays. Tous les agents secrets traquent le moindre frémissement sur Kim souffrant de diabète et de problèmes cardio-vasculaires. Certains le disent paralysé, ou sujet à des spasmes consécutifs à son opération du cerveau, ce qui rendrait ses apparitions publiques impossibles. Des médecins chinois et français se seraient rendus au chevet de Kim. Rien de très étonnant, les membres de la famille régnante nord-coréenne ont souvent fait le voyage à Paris pour se faire soigner. Des journaux sud-coréens assurent que Kim a été terrassé en apprenant que son plus jeune fils, Kim Jong-un, avait eu un grave accident de voiture. Quoiqu'il en soit, la question de la succession au sein de la première dynastie communiste héréditaire de l'Histoire se pose bel et bien avec une nouvelle acuité. Et le flou est total. Il reste que contrairement à son père qui lui a transmis le pouvoir, Kim préfère préserver ses enfants à l'étranger, notamment en Suisse, terre d'asile des argentés. Donc, la transition dans ce pays passera par une direction collégiale (le parti, l'armée et les proches de Kim). Le temps de voir arriver l'explosion. Les Sud-Coréens savent que tôt ou tard, leurs voisins les rejoindront comme en Allemagne avec sa réunification. La question est quand ce processus se déclenchera-t-il ? Les cérémonies du 63e anniversaire du Parti des travailleurs, le 10 octobre, devraient permettre d'en savoir un peu plus sur la santé de Kim Jong-il. D. B.