La fin de l'année scolaire approche et la cantine de l'école primaire de Tarhenanet, village situé à 70 km du chef-lieu de la commune de Tamanrasset, est toujours non fonctionnelle. Et pour cause : le fournisseur engagé par l'Apc "refuse de ravitailler les localités enclavées", arguant "la dégradation du réseau routier les desservant". "Depuis le début de l'année, nos élèves sont privés du repas de midi. La seule fois où ils ont eu droit à un repas chaud, c'était le jour de la visite du wali en compagnie de la directrice de l'éducation de la wilaya de Tamanrasset. Ce n'est pas normal !", s'offusque le représentant du village, Mohammed Ghali. D'après lui, le fournisseur mis en cause n'a pas respecté les clauses du marché conclu avec l'Apc. "Pour lui (le fournisseur, ndlr) la commune de Tamanrasset, c'est uniquement le chef-lieu. En effet, seules les écoles proches sont approvisionnées régulièrement. Les écoles primaires des localités lointaines, dont Tarhenanet, ne bénéficient pas du même traitement, malheureusement", regrette-t-il. La proposition de l'Apc pour en finir avec ce problème était de charger les chefs des établissements concernés de se ravitailler en produits alimentaires qu'ils transportent avec leurs propres moyens en contrepartie de quelques bons de carburant. Sauf que cette solution censée être provisoire est devenue impérative. "Le gestionnaire chargé de notre école est contraint d'abandonner la mission pour laquelle il a été engagé pour aller jusqu'à Tamanrasset (140 km en aller-retour) chercher son quota de provisions. Jusqu'au jour où une inspection de la direction de l'éducation lui tombe dessus, lui interdisant de faire ce qui ne relève pas de ses prérogatives statutaires", affirme un autre villageois, en dénonçant la qualité des rares repas servis dans leur établissement scolaire. "Nos enfants sont pris pour des végétariens. Les repas servis dans leur école ne contiennent pas de viande, ni de pain. La même chose pour le dessert qui est devenu un luxe", ironise-t-il. Pour sa part, Habibi Haïtaghel, membre élu de l'Apc de Tamanrasset a imputé le problème des cantines scolaires situées dans des localités enclavées au manque de personnel et de moyens roulant devant assurer l'approvisionnement en produits alimentaires. Pour ce qui est de la qualité des repas, il a chargé les responsables des établissements qui apposent leur cachet sur des bons de livraison de produits réellement non livrés, dont la viande et le pain. "Qu'ils en assument leur entière responsabilité. Des parents ont déjà fait part de ce problème. Quand on a convoqué notre fournisseur pour vérifier cet état de fait, il s'est avéré que les directeurs concernés se sont concertés de prendre des œufs à la place de la viande. Légalement, ils ne doivent signer que sur la livraison des articles contenus dans le marché.", explique-t-il. Toujours au registre de la prise en charge pédagogique à l'école de Tarhenanet, les parents d'élèves sont revenus sur le dossier de l'enseignant de la classe 5e qui s'est absenté pendant tout le premier trimestre et qui refuse de se présenter malgré les lettres de doléance adressées à qui de droit. Contactée, la directrice de l'éducation de la wilaya de Tamanrasset, Sektou Sousbéat, a promis d'entendre le directeur de l'établissement ainsi que l'enseignant mis en cause avant de décider quoi que ce soit.