Résumé : Meriem parla des atrocités que subissent les jeunes filles enlevées par les terroristes. Djamel s'inquiétait pour son amie, mais il n'osait pas se rendre chez sa famille. Il ne voulait pas lui créer de problèmes. Toutefois, il était décidé à la chercher. Il demanda à son oncle de l'emmener sur les hauteurs. Djamel scruta le visage de son oncle qui revenait. Il regrettait de ne pas avoir entendu leur conversation. Le berger le salua en levant sa canne, avant de retourner auprès des brebis. -Alors ? Il l'avait accompagné à l'hameau où on apercevait depuis la route sinueuse, quelques maisons éparses. Le berger s'éloignait déjà avec son troupeau. -Il dit qu'elle est chez une tante, loin d'ici, répondit-il en s'installant derrière le volant. Elle se prépare aux examens du bac. Il était méfiant. On n'aurait pas dû venir ici. Partons, on risque de le regretter. -Tu le crois ? -Je me suis fait passer pour le proviseur, dit l'oncle en démarrant. J'espère que j'ai été convainquant. -Tu aurais dû demander où habite sa famille. -Mon grand, on lui aurait posé des problèmes. Je ne suis pas son proviseur. Suis son exemple et prépare-toi aux examens du bac. Sois patient, vous vous reverrez un jour. -Vivement... Ne te moque pas de moi, mais elle me manque beaucoup. -Ah la jeunesse, soupira l'oncle. Allons, rentrons. Djamel suivit le conseil de son oncle. Il se concentra sur les révisions. Le temps fila lentement, mais le jour des examens finit par arriver. Il était heureux de retrouver Zaher qui avait profité de ces quelques jours pour travailler et se faire de l'argent de poche. Il s'était fait tout beau même s'il avait peur de foirer aux examens. Tout comme lui, Djamel portait de beaux vêtements. Il s'était levé à l'aube, attendant avec impatience l'instant où il retrouverait sa bien-aimée. Il surveillait son arrivée, mais aucune trace d'elle. -Ce n'est pas normal, elle ne peut pas arriver en retard le jour du bac. -J'espère que les surveillants ne la renverront pas. Entrons. -Il faut que je la voie, cela fait des semaines que nous ne nous sommes pas vus, lui rappela Djamel. Tu n'as pas eu de nouvelles de sa copine ? -Non. C'était déjà l'heure de rentrer en classe. Le temps de procéder aux vérifications des cartes d'identité, les candidats rejoignirent leurs places. Djamel se donna à fond. Tous les jours, il la chercha. Aucune de ses camarades ne l'avait vue. -Je voudrais voir sa famille. Est-ce que tu peux m'accompagner ?, demanda-t-il à Zaher qui écarquilla les yeux et refusa. -Tu es fou, tu veux que son père nous coupe en morceaux ! Désolé mon frère, mais tu devrais patienter, conseilla-t-il. Si tu tenais vraiment à elle, tu ne lui poserais pas de problèmes. Personne ne connaît sa famille et ne sait comment elle est. Ne prends aucun risque, ni pour toi, ni pour elle. Ne va pas lui gâcher la vie. Djamel, déçu, rentra chez lui, dégoûté et à bout de nerfs. Il ne salua pas ses parents et alla à sa chambre, claquant la porte derrière. Meriem le suivit, inquiète. -Qu'est-ce qui t'arrive ? Cela s'est mal passé ? -Je m'en fous du bac. Djamila n'est pas venue. Je crois qu'elle et sa famille ont des problèmes, en conclut le jeune homme. Elle a travaillé durant toute l'année pour réussir au bac. On attendait ce jour avec impatience. On s'était promis de réussir et de partir ensemble à la fac. -Elle a dû avoir un empêchement ou peut-être qu'elle a perdu quelqu'un de cher, émit Meriem qui ne trouva rien d'autre pour l'excuser. Un jour, on saura pourquoi elle était absente. Je t'en prie, calme-toi. -Je ne retrouverais mon calme que lorsqu'elle sera devant moi. Je vais me rendre chez elle, décida-t-il. Tant pis si son père ou son oncle s'en prend à moi. J'ai trop patienté, je n'en peux plus. Djamel avait un mauvais pressentiment. Le cœur serré, il se rappela que des jeunes filles avaient été enlevées, mais personne n'avait donné des noms. Il pria pour qu'elle ne soit pas tombée entre les mains des terroristes. L'idée même lui insupportait. Il prit un peu d'argent et partit, décidé à la voir, même de loin. Tout ce qui comptait, était qu'elle soit saine et sauve.. (À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.