La ville de Kherrata, épicentre du mouvement populaire du 22 Février 2019, continue à vibrer chaque samedi sous les pas de centaines de manifestants des marches hebdomadaires du Hirak. Hier, les hirakistes étaient encore plus nombreux à investir les artères principales du centre-ville pour réaffirmer leur détermination à poursuivre la lutte jusqu'au "changement radical du système". La marche du Hirak a gardé le cap essentiellement sur le rejet des législatives du 12 juin prochain. En témoigne le slogan exprimant le rejet de ce scrutin scandé haut et fort par les manifestants. En effet, "Makanch el intikhabat m3a el 3issabat" (pas d'élections avec les bandes mafieuses) est le slogan qui revenait tel un leitmotiv dans la bouche des manifestants durant tout l'itinéraire de leur marche, afin de barrer la route au scrutin des législatives, prévues pour le 12 juin prochain. "Libérez les détenus", "Presse libre, justice indépendante", "Algérie libre et démocratique", "Etat civil et non militaire" et "Analhu analhu, alamma yeghli udabu" (nous marcherons jusqu'à la chute du pouvoir) étaient aussi d'autres slogans parmi tant d'autres scandés par les irréductibles du Hirak et écrits sur des pancartes brandies par ces derniers. La visite de la délégation française à Alger, programmée pour hier puis annulée sur demande d'Alger, n'a pas manqué d'inspirer les hirakistes de Kherrata. En effet, un nouveau slogan a été scandé par ces derniers. "Noudhou noudhou ya lawlad, franssa rahi wellat" (levez-vous les enfants, la France est de retour), ont-ils crié. De la place du 16-Février, point de départ habituel des marches, jusqu'en face du siège de l'APC de Kherrata, les manifestants ont scandé les slogans chers à leur mouvement. Après un rassemblement d'une courte durée devant le siège de l'APC, point de chute des marches, les manifestants se sont dispersés dans le calme.