Les manifestations contre l'élection présidentielle du 12 décembre prochain sont quasi quotidiennes dans la wilaya de Béjaïa. Hier encore, au lendemain de la 41e marche du mouvement populaire qui a enregistré une impressionnante mobilisation, des milliers de citoyens sont sortis dans la rue à Kherrata, à Aokas et à Tala Hamza, pour réaffirmer leur refus de cautionner la mascarade électorale imposée par le pouvoir en place. En effet, outre les manifestations hebdomadaires qui se déroulent chaque samedi dans les chefs-lieux de daïra de Kherrata et d'Aokas, les citoyens de la commune de Tala Hamza, relevant de la daïra de Tichy, ont organisé, hier, une marche pacifique pour exprimer leur rejet du scrutin présidentiel du 12 décembre, pour exiger la libération des détenus du hirak et réclamer le départ de toutes les figures du système en vue de permettre l'avènement de la nouvelle République. Ce sont les mêmes revendications mises en avant par les manifestants des trois communes de la région est de la wilaya de Béjaïa. Si la mobilisation était intacte dans la ville du 8-Mai-1945, le nombre de manifestants ayant pris part, hier, à la marche organisée dans la station balnéaire d'Aokas, s'est accru par rapport à la semaine écoulée. Munis de l'emblème national et du drapeau amazigh, les Aokassiens ont brandi des banderoles et autres pancartes portant des slogans hostiles à la prochaine élection présidentielle et à leurs partisans. "Halte à l'intimidation des fonctionnaires", "Non à l'élection de la honte", "Ulac l'vote ulac" (Pas de vote), "Système dégage", "Libérez les otages (détenus)", pouvait-on lire sur leurs banderoles. Outre les slogans habituels du mouvement populaire, les marcheurs ont également scandé : "Anedu, anedu, alama yeghli udabu" (Nous continuerons à manifester jusqu'à la chute du pouvoir), "Silmiya, silmiya, thawra cha3biya" (Pacifique est notre révolution populaire). Après avoir sillonné les artères principales de la ville, la procession humaine converge vers le siège de la daïra d'Aokas, où la foule organisera un rassemblement pour scander à nouveau : "Ulac l'vote ulac" (Pas de vote), "Système dégage", "Libérez les détenus". À noter que la chef de daïra d'Aokas a vainement tenté de calmer les manifestants en leur disant qu'"aucune commission électorale n'a été installée au niveau de notre institution". Les propos tenus par la première responsable de la daïra n'ont toutefois pas dissuadé les citoyens à ériger un mur devant l'entrée du siège de cette institution. Par ailleurs, les manifestants de Kherrata et de Tala Hamza ont repris, eux aussi, les slogans du hirak, à savoir "Makanch intikhabate ma3a el-içabate" (Pas d'élection avec les bandes mafieuses), "Pouvoir assassin", "Ulac smah ulac" (Pas de pardon), "Dawla madania, matchi âaskaria" (Pour un Etat civil et non militaire), "Djazaïr houra démocratia" (Pour une Algérie libre et démocratique).