En vertu du décret exécutif n°15-340, Bahloul (président de la Ligue régionale d'Annaba), Benhamza (président de la Ligue régionale de Saïda), Ghouti (président de la Ligue de la wilaya d'Oum El-Bouaghi), Mansouri (président de la Ligue de la wilaya d'Illizi), Oukali (président de la Ligue de la wilaya d'Alger) et Touil (président de la Ligue de la wilaya de Chlef) ont un mois pour soit démissionner des ligues, soit quitter le bureau fédéral. élus jeudi dernier au bureau fédéral de la FAF, sur la liste du nouveau président Charef-Eddine Amara, certains membres devront choisir dans un délai ne dépassant pas un mois entre leur fonction élective au sein des ligues et celle au sein du BF. C'est là une exigence du dernier décret exécutif n° 21-60 du 8 février 2021 modifiant et complétant le décret exécutif n°15-340 du 28 décembre 2015 relatif au non-cumul entre la responsabilité exécutive et élective et la responsabilité administrative au sein des structures d'organisation et d'animation sportives. En effet, l'article 3 de ce décret stipule que "sont concernés par le non-cumul prévu à l'article 1er ci-dessus : (...) les titulaires de la fonction élective de président ou membre élu du bureau exécutif d'une fédération, ligue, club ou association sportive, avec ladite fonction au sein des structures d'organisation et d'animation sportives de la même discipline ou d'une autre discipline sportive". Du coup, Amar Bahloul (président de la Ligue régionale de football d'Annaba), Yacine Benhamza (président de la Ligue régionale de football de Saïda), Mohamed Ghouti (président de la Ligue de football de la wilaya d'Oum El-Bouaghi), Bachir Mansouri (président de la Ligue de football de la wilaya d'Illizi), Rachid Oukali (président de la Ligue de football de la wilaya d'Alger) et Djillali Touil (président de la Ligue de football de la wilaya de Chlef) ont un mois pour soit démissionner des ligues, soit quitter le bureau fédéral. Selon nos informations, beaucoup d'entre eux attendent d'abord la répartition des postes au sein du BF, lors de la première réunion prévue le 29 avril prochain, pour trancher la question, notamment en ce qui concerne les deux postes de vice-présidents de la FAF ou les commissions importantes. Des membres comme Bahloul, Gasmi ou encore Aïssaoui ne seraient pas enclins à rester au sein du BF dans le cas où Charef-Eddine Amara ne les choisirait pas. Course aux postes et aux privilèges D'autres sont en pleine réflexion, car ils savent très bien que s'ils quittent leur poste au sein des ligues (démission), ils n'auront plus l'occasion de redevenir éligibles dans ces ligues en raison de la réglementation qui interdit à tout membre démissionnaire de postuler pour un mandat électif. Trop de privilèges sont en jeu. Un choix cornélien qui s'impose à eux, sachant qu'ils ont déjà signé un engagement écrit pour le faire auprès des services du ministre de la Jeunesse et des Sports, garant de l'application de la loi. Il n'est pas à écarter donc que certains d'entre eux choisissent finalement un retour au bercail. Autre argument qui pourrait favoriser cette option, c'est la possibilité donnée au président de la FAF, par les nouveaux statuts qui seront adoptés prochainement (mise en conformité avec ceux de la FIFA), de coopter des conseillers au sein du bureau fédéral. Des membres du BF pourraient du coup se sentir marginalisés. Pour les membres suppléants, à savoir Slimane Yamani (président de la Ligue de football de la wilaya de Béchar), Fadila Chachoua (présidente de la Ligue de football de la wilaya de Boumerdès), Mohamed Douas (président de la Ligue de football de la wilaya d'Annaba), Ahmed Kharchi (président de la Ligue de football de la wilaya de Laghouat), Baghdad Mebarki (président de la Ligue de football de la wilaya de Naâma), ils sont plutôt dans l'expectative, guettant la moindre démission. Eux aussi doivent démissionner de leur ligue s'ils sont appelés à rejoindre le bureau fédéral. Par ailleurs, le président de la FAF, Charef-Eddine Amara, P-DG du groupe Madar, dont la démission de son poste est écartée, n'est toutefois pas concerné pas le décret 15-340, puisque ce dernier n'évoque pas les postes de responsabilité en dehors du secteur de la jeunesse et des sports. Quid de Charef-Eddine Amara ? En revanche, Charef-Eddine Amara, chargé de mission par les pouvoirs publics pour remettre de l'ordre dans la maison FAF, n'était pas éligible au poste de président de la FAF en vertu de l'article 26 de ces statuts de la FAF qui stipulent clairement que "les candidats aux fonctions de membres du bureau fédéral et de président de la FAF doivent répondre aux conditions d'éligibilité ci-après : être membre de l'assemblée générale ; être de nationalité algérienne ; être âgé au minimum de 30 ans ; jouir de ses droits civils et civiques ; ne pas avoir subi de sanction sportive grave ; ne pas avoir été condamné pour des délits infamants ; avoir un niveau de formation justifié, soit par des titres universitaires, soit par l'exercice d'une fonction de responsabilité supérieure au sein du secteur public ou privé ; avoir exercé des responsabilités dans des institutions ou associations sportives de football pendant au moins cinq (5) années consécutives". Or, Charref-Eddine Amara, président du conseil d'administration du CRB depuis seulement novembre 2019, ne remplit pas le dernier critère, à savoir "avoir exercé des responsabilités dans des institutions ou associations sportives de football pendant au moins cinq (5) années consécutives". La commission des candidatures, suite à des injonctions venues d'en haut, a transgressé cet article pour permettre à Charef-Eddine Amara de pouvoir postuler à la présidence de la FAF au nom... des pouvoirs publics et au mépris de la souveraineté de la réglementation de la FAF et de son assemblée générale. SAMIR LAMARI