En grève de la faim depuis quinze jours maintenant, ces détenus resteront en prison, malgré les appels à leur libération immédiate, alors que leur santé ne cesse de se dégrader, selon leurs avocats. La chambre d'accusation près la Cour d'Alger a confirmé hier le placement sous mandat de dépôt des vingt-deux manifestants arrêtés lors de la marche du samedi 3 avril dans la capitale, ont indiqué les avocats de la défense et qui ont réclamé, dans la matinée, la liberté provisoire pour les grévistes. En grève de la faim depuis quinze jours maintenant, ces détenus resteront en prison, malgré les appels à leur libération immédiate, alors que leur santé ne cesse de se dégrader, selon leurs avocats. Il s'agit des détenus placés en détention provisoire le 5 avril par les juges d'instruction près les tribunaux de Baïnem (Bab El-Oued) et de Sidi M'hamed (Alger). "Nous avons demandé au minimum la libération provisoire des vingt-deux détenus et nous avons dit que le mandat de dépôt est anticonstitutionnel et contraire au code de procédures pénales. La chambre d'accusation sait très bien que ces détenus n'ont pas fait plus que l'exercice de leur droit à manifester, lors d'une manifestation pacifique. L'article 52 garantit le droit de manifester", a affirmé à Liberté Me Abdelghani Badi à sa sortie de la cour, où il a plaidé dans la matinée avec d'autres membres du collectif de défense des détenus politiques et d'opinion. "Malheureusement, les décisions de leur mise en détention sont des décisions sécuritaires et politiques, juridiquement enveloppées", a-t-il estimé. Rassemblés devant le siège de la cour d'Alger, des parents et proches amis des détenus grévistes ont été interpellés durant la dispersion de leur sit-in de soutien. Parmi eux figurait Betrouni Toufik, père d'un détenu, et deux de ses enfants dont un mineur, ainsi qu'un de leur cousin, a affirmé le Comité national pour la libération des détenus. Il y a aussi le frère de Diyaoui Fethi et des proches d'un autre détenu Benaneur, a indiqué la même source, ajoutant que des étudiants ont été interpellés lors de la dispersion du sit-in de solidarité. L'affaire Tadjadit examinée le 25 avril Arrêtés dans la nuit du 4 avril dernier, dans un appartement à Aïn Benian, puis placés sous mandat de dépôt quatre jours plus tard, Mohamed Tadjadit et Malik Riahi ne verront leur dossier examiné par la chambre d'accusation, près la Cour d'Alger, que dimanche prochain, a-t-on appris auprès du collectif de défense. Il en est de même de Soheib Debaghi, Noureddine Khimoud (Nadjib Milano) et Tarik Debaghi, arrêtés à Barika, le 5 avril, à bord de leur véhicule, avant d'être transférés, dans la même soirée, à Alger, poursuivis dans la même affaire que les deux premiers militants du Hirak. Les cinq militants sont en détention pour les chefs d'inculpation de "direction et organisation d'une association de malfaiteurs" (criminelle), et pour "diffusion de fausses informations de nature à troubler l'ordre public, atteinte à la vie privée d'un enfant et son exploitation à des fins contraires à la morale, incitation à la débauche, et détention de stupéfiants (drogue) pour consommation" (délit). L'arrestation de Mohamed Tadjadit et de Malik Riahi est intervenue au lendemain de la diffusion d'une vidéo montrant le témoignage de l'adolescent Saïd Chetouane, accusant la police de "maltraitance" après son arrestation lors de la marche du samedi du 3 avril. Lyès Menacer