Résumé : Djamel et Ilyès surveillaient deux hommes. Ilyès devait tuer l'un deux. Il profita de sa sortie sur la terrasse pour se rapprocher, mais c'était sans compter sur Djamel qui se jeta sur lui pour sauver l'inconnu. Malgré la drogue, il ne voulait pas être son complice. Ils prirent la fuite avant d'abandonner la camionnette. Ilyès le tabassa. -Qu'est ce qui t'a pris ? Je croyais que tu étais avec nous, cria Ilyès, le regard dur et suspicieux, une fois loin de la région, accueillis par des villageois qui les soutenaient. Par ta faute, on a failli être pris. J'ignore s'il est mort. -Il a pris une balle en pleine poitrine. Même un bœuf en mourrait, répliqua Djamel. Tu voulais tarder. Moi, je voulais qu'on parte. Tu voulais t'acharner sur son cadavre. -Je voulais m'assurer qu'il était bel et bien mort. Pourquoi es-tu sorti de ta cachette ? Je t'avais ordonné d'intervenir si je me faisais prendre. Chien ! cria Ilyès, les yeux exorbités. La prochaine fois que je tire, ce sera sur toi. Djamel se tint droit devant lui et le regarda dans les yeux, il lui dit : -Figure-toi que je t'ai sauvé la vie. Ilyès ricana. -J'avais vu qu'il était armé et je ne voulais pas que tu meurs ce soir. Le plan était que tu l'élimines et pas que je te perde. Car, dans ta colère, tu oublies que tu es mon ami. C'est pourquoi je te pardonne les coups. Un autre ne verrait pas le jour. -Il n'aurait pas eu le temps, de sortir son arme et de se défendre, affirma Ilyès. J'étais dans l'obscurité. Il ne pouvait pas me voir. Mais toi, il t'a vu. Tu avais retiré ta cagoule. Idiot ! Imbécile ! -Qu'il m'ait vu ou pas, il est mort. -Incha Allah, car s'il s'en est sorti, tu devras faire une croix sur tes études et ton travail pour rejoindre le maquis, dit Ilyès. J'espère pour toi qu'ils ne feront pas de ratissage. Le traitre que j'ai tué, était un militaire en permission. Ils voudront se venger. Djamel paniqua à cette éventualité, mais il se rassura en se rappelant que la victime s'en sortirait. En accompagnant Ilyès à cette mission, il n'avait pas pensé une seule seconde qu'il l'assisterait dans sa sale besogne. Il espérait que la victime sera discrète et que la nouvelle de l'échec de la mission ne parviendra pas à Hadj Said tout de suite. -Personne ne me connaît, affirma-t-il. On est loin de la villa. Moi, je retourne à la résidence demain. Je dois me préparer à mon examen. Je ne peux pas le rater. -Tu partiras à la première heure. On se retrouvera à la salle de jeux. Hadj Said voudra nous voir. -Incha Allah, vous n'avez pas une pommade ou de l'alcool ? Je crois que j'ai des côtes fêlées, dit Djamel. J'ai du mal à respirer. La douleur ne cesse d'augmenter. -Tu te plains comme une fille, sache que tu as de la chance. Car tu devrais être six pieds sous terre. Ilyès sortit un petit flacon et lui donna deux comprimés. -Cela va calmer tes douleurs. Ce ne sont pas des vitamines pour te garder vigilant, mais des calmants, insista-t-il, en les lui remettant. Tu pourras dormir un peu. Djamel les prit avec un verre d'eau. Il se détendit rapidement. Il n'avait plus mal. Il n'avait plus peur. Il n'appréhendait plus rien. Il ne ressentait plus rien à part ce calme. Il ferma les yeux et finit par s'endormir. Il rêva de Djamila. Ils marchaient dans un champ de coquelicots, il la trouva si belle. Lorsqu'il se réveilla quelques heures plus tard, il avait encore en écho, sa jolie voix et son doux rire. -Est-ce que je peux en avoir d'autres ? demanda-t-il à Ilyès alors qu'ils s'apprêtaient à partir dans un fourgon de marchandises. Tu me dois bien ça. Mes côtes tirent encore. Ilyès ne se fit pas prier. Il lui donna le flacon et lui conseilla d'y aller doucement. Durant tout le trajet, à l'arrière du fourgon, Djamel ne sut jamais où ils avaient été. Il pensait à l'homme blessé la veille. La première chose qu'il fit dès qu'ils le déposèrent devant la résidence, ce fut d'acheter la presse, espérant qu'il trouverait un article parlant d'un attentat manqué.
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