Résumé : Ilyès ne comprenait pas pourquoi il s'était jeté entre eux. Si la mission avait échoué, il le tiendrait pour responsable. Djamel espérait que la victime se montrerait discrète. Comme il souffrait des coups reçus, Ilyès voulut bien lui donner des calmants. Le lendemain, lorsqu'ils le déposèrent devant la résidence, il s'empressa d'acheter des journaux, espérant trouver un article sur leur victime. Djamel avait encore trop mal. Il décida de ne pas aller en cours. Après avoir pris une nouvelle pilule, il s'endormit. La nuit avait été longue et il avait envie de rêver de Djamila à nouveau, mais son sommeil fut sans rêve. -Hé ! Djamel ! Réveille-toi, dit son camarade de chambre en tirant la couverture. Allez ! Lève toi ! -Laisse-moi, marmonna Djamel en s'accrochant à sa couverture. Je voudrais dormir. -Lève-toi, il y a quelqu'un qui te demande. Il t'attend dehors. Je crois que c'est urgent. Ne le fais pas attendre. -Il n'a pas dit son nom ? Ce qu'il voulait ?, demande Djamel en se redressant sur son lit. Il ressemble à quoi ? -Un bon garçon, répliqua le camarade. Je crois que vous êtes de la même région. Curieux, Djamel alla se passer de l'eau sur le visage, puis malgré la douleur de ses côtes, il s'empressa d'aller voir son visiteur. Il fronça les sourcils en apercevant Mounir. Ses pensées vont tout de suite à son père. Lui était-il arrivé malheur ? Se serait-il suicidé ? Est-ce qu'il était encore menacé ? -Comment ça va Djamel ? -Je vais bien, dit-il, en grimaçant de douleur, en se tenant les côtes. Quel bon vent t'amène ? -Je suis passé hier. Tu étais introuvable, dit Mounir. Même tes camarades ne savaient pas où te trouver. -Je travaillais, mentit Djamel. Mais tu n'as pas répondu à ma question. Je sais que toi-même, tu travailles. Comment se fait-il que tu sois resté à m'attendre ? Qu'est-il arrivé à ma famille ? -Rien, le rassura Mounir. En fait, je voulais te parler... d'une affaire personnelle... Je ne voulais rien faire sans t'en avoir parlé, sans avoir ton autorisation. -Khir inchallah ? Parle... -Voilà, ta sœur me plaît beaucoup et je voudrais devenir ton beau-frère, lâcha Mounir. Si tu veux bien, je profiterais de ta prochaine visite pour effectuer la demande. Il va sans dire que toute ma famille est d'accord. Nous voudrions aussi officialiser et préparer la fête pour cet été, si vous êtes d'accord bien-sûr ! ajouta Mounir. -Si elle veut bien de toi, vous avez ma bénédiction, lui dit Djamel, très ému. Je crois que je n'aurais pas pu lui choisir meilleur parti. Mounir le remercia. Il lui proposa de l'accompagner. -Je veux lui offrir des cadeaux et une bague de fiançailles. Tu pourrais m'aider à choisir. Mais Djamel refusa. Il prétexta avoir à réviser, ce qui n'était pas faux. -Ne te casse pas la tête avec ces futilités, lui dit-il. Tout ce que j'attends de toi est que tu sois à la hauteur. Mets-toi en tête que si tu n'en prends pas soin je te le ferais regretter, l'avertit Djamel si gravement que Mounir n'en douta pas une seconde. Tu ferais bien de rentrer leur apprendre la bonne nouvelle. Je viendrais à la maison le week-end prochain. Mounir avait remarqué qu'il se tenait les côtes et se mordait la lèvre de douleur. Il avait envie de l'interroger, mais il savait qu'il ne lui dirait pas la vérité. Il ne l'avait pas lâché d'une semelle, depuis son arrivée la veille. Il l'avait suivi jusqu'à la mosquée. Il avait attendu qu'il en sorte. Il était resté discret en le voyant sortir avec un homme avant de partir dans une camionnette. Il les aurait suivis s'il était véhiculé. Pestant contre la malchance, il était retourné à proximité de la résidence universitaire. Il l'avait attendu toute la nuit. Djamel avait parlé d'un travail, mais il n'avait pas ouvert la salle de jeux. -Puisque ma demande t'enchante, viens m'aider à choisir la bague au moins. Cela lui fera plaisir. -Votre histoire a commencé quand ? Mounir hésitait à lui dire la vérité. -Avant que ça ne chauffe dans la région, finit-il par avouer. J'étais soulagé qu'elles soient parties après ce qui était arrivé à ton père. Je n'en dormais presque plus. J'avais peur qu'ils aient l'idée de s'en prendre à elles.
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