La série d'arrestations et de perquisitions des domiciles des militants du Hirak se poursuit dans plusieurs régions du pays, à l'approche des élections législatives anticipées du 12 juin prochain. Hier, un militant du Hirak a été interpellé par les services de sécurité sur son lieu de travail à Blida et son ordinateur récupéré par les gendarmes après perquisition de son domicile, a indiqué le Comité national pour la libération des détenus politiques et d'opinion (CNLD). Il s'agit de l'activiste Hichem Khiat, coordinateur du Rassemblement des jeunes pour l'Algérie et un des membres fondateurs de Nidaa 22, alors que d'autres militants ont été arrêtés dimanche dans plusieurs autres wilayas et certains d'entre eux ont été transférés à Oran, selon la même source. Tahar Boutache, Djahed et Ibrahim Yahiaoui, arrêtés respectivement à Constantine, Mostaganem et Aïn Defla, ont été transférés à Oran, a détaillé le CNLD. nterpellé lors de la marche de vendredi dernier à Alger, Mustapha Guira a été transféré lui aussi, lundi, à Oran. Tous ces militants "ont été placés en garde à vue prolongée", a précisé le CNLD. Salah Hadji a été convoqué hier par la police de Ghardaïa et transféré au tribunal dans l'après-midi pour avoir participé vendredi dernier à la marche à El-Grara, selon toujours les mêmes sources. Seul à avoir été retenu par les services de sécurité, après la marche empêchée de mardi à Alger, l'étudiant Massoum Mahieddine Abdelfateh qui a été présenté hier devant le procureur près le tribunal de Baïnem (Bab El-Oued). Son domicile, sis à Blida, a fait l'objet d'une perquisition. L'arrestation des activistes du Hirak, accompagnée d'une opération de perquisition, est devenue quasi systématique depuis quelques jours. Elle a commencé avec le siège de l'association SOS Bab El-Oued, dont le président Nacer Meghnine et d'autres membres ont été incarcérés. Laissé en liberté provisoire, le professeur de physique nucléaire à l'université de Bab Ezzouar, Mehana Abdeslam, a également vu son véhicule fouillé et son téléphone gardé par les policiers, après son arrestation lors de la marche du vendredi à Alger. Il faisait partie des citoyens interpellés mardi, lors de la marche empêchée des étudiants, comme cela a été le cas de la politologue et universitaire Louisa Dris Aït Hamadouche, avant leur libération en début de soirée. Quant à Smaïl Debaghi et Aziz Riahi, respectivement frères des détenus Tarek Debaghi et de Saïd et Malik Riahi, arrêtés eux aussi le 23 avril, ils ont été présentés finalement mardi devant le procureur, près le tribunal Sidi M'hamed. Le premier a été placé sous mandat de dépôt, après son audition par le juge d'instruction, qui a décidé par contre de placer sous contrôle judiciaire Aziz Riahi. Mohamed-Amine Gheraïa a été aussi placé sous mandat de dépôt. Tous ces militants sont poursuivis pour les mêmes chefs d'inculpation : "atteinte à l'intégrité du territoire national, complot visant à inciter les citoyens contre l'autorité de l'Etat, préparation de création d'un groupe de malfaiteurs" (criminelle) et "atteinte à l'unité nationale, publications incitantes" ou encore "incitation à attroupement, publications Facebook, outrage à corps constitué" (délits).