Inédit le nombre de candidats indépendants aux législatives du 12 juin prochain. Ils sont plus nombreux que ceux des partis politiques. Le délai légal pour le dépôt des listes de candidatures aux élections législatives prévues le 12 juin prochain a tiré à sa fin mardi à minuit. Ceux qui ont décidé d'y prendre part ont donc déposé leurs dossiers en attendant leur validation qui ne saurait intervenir avant le 9 mai prochain. Les élections législatives du 12 juin sont particulières. Ells le sont de par le contexte politique dans lequel elles se préparent et elles se tiennent. Ensuite, par ce qu'elles viennent d'imposer les indépendants comme force politique à l'assaut de la Chambre basse du Parlement. Pour ce deuxième volet, jamais dans l'histoire de l'Assemblée nationale, autant de candidats indépendants ont pris part à cette course électorale. Cette fois, ce ne sont pas moins de 900 listes qui ont été déjà déposées auprès de l'Autorité nationale indépendante des élections (Anie). "Le nombre total de listes de candidatures est de 2 400, dont 1 180 listes de partis politiques et 1 220 listes indépendantes", tandis que "le nombre total de candidats en lice est de 24 214 candidats", a informé, en effet, Mohamed Charfi, président de l'Anie. Pour la communauté établie à l'étranger, M. Charfi a fait état de 65 listes dont 61 de partis politiques et 4 listes d'indépendants dont deux listes ont été acceptées. En 2017, seules 98 listes avaient été déposées. Avec ces 756 listes d'indépendants comme l'a confirmé, avant-hier, Mohamed Charfi, président de l'Anie, "le risque" de voir le pouvoir législatif entre les mains d'indépendants n'est surtout pas à écarter, surtout lorsque l'on sait toute la convoitise qu'un siège à l'APN peut susciter chez une certaine catégorie de "militants". Il est établi de par le monde que les listes d'indépendants foisonnent à ne pas s'y méprendre. Allant de militant engagé ayant perdu sa couverture politique à des apparatchiks et autres opportunistes sans aucune identité politique. Contrairement aux partis politiques, les listes d'indépendants, à quelques rares exceptions, ne proposent aucun projet politique sur la base duquel elle seront élues. Un parti politique est, dans ce cas, la seule et unique référence à un projet politique donné. Or, chez les indépendants, comme on l'a déjà constaté par le passé, les listes sont faites, presque exclusivement, pour accompagner une seule, voire deux personnes. Contrairement à une formation politique, l'obtention d'un siège est d'abord une présence et une tribune pour la défense d'une orientation. Pour la seconde particularité de l'élection, les prochaines législatives auront lieu dans un contexte marqué par une crispation qui risque de peser lourdement sur l'opération électorale. Sans engouement, les candidats à la candidature n'ont pas fait de forcing pour se porter candidats. Avec un mouvement populaire qui ne cesse de réaffirmer son opposition aux solutions que préconise le régime, le bras de fer autour de la participation s'annonce d'ores et déjà serré. Selon Mohamed Charfi, plus de 1,2 million de formulaires de candidature ont été retirés par les candidats et 4 882 dossiers de candidature ont été retirés par les partis politiques et les candidats indépendants. L'Anie a enregistré "le retrait de 1 813 dossiers par 53 partis politiques agréés", a-t-il souligné, ajoutant que "473 000 formulaires ont été retirés au niveau national et 86 000 à l'étranger".