Outre la demande d'attribution d'indemnités de l'IEP, de nuisance, de salaire unique (IPSU), le syndicat exige l'augmentation des primes de transport et du panier, ainsi que l'alimentation du compte de la commission des œuvres sociales en plus de la négociation du régime indemnitaire en vigueur depuis 2004 à ABC Pepsi. La grève illimitée déclenchée par la section syndicale de ABC Pepsi de Rouiba a été suivie hier par plus de 140 travailleurs sur les 180 que compte la première vacation de 8 heures. “Les travailleurs des équipes de 14h-22h qui disposent d'un effectif de 120 travailleurs au total observeront eux aussi la grève”, nous précise Moncef Boumridja, secrétaire général de la section syndicale, visiblement très satisfait du taux de suivi de la grève décidée, mercredi dernier, au cours d'une assemblée générale des travailleurs. Alors que l'unité semble connaître beaucoup de difficultés à assurer, à cause du débrayage, convenablement le fonctionnement des services en cette période de Ramadhan où ses produits sont très demandés, les travailleurs affectés dans les différents services de la production, la commercialisation, la maintenance et les autres départements sensibles de l'unité, rencontrés hier dans l'enceinte de l'usine nous ont fait part de leurs préoccupations. “Nous sommes sous-payés et nous ne disposons même pas d'une convention d'entreprise”, nous affirme un chauffeur. “Je conduis un camion sans couchette et je fais le tour d'Algérie avec seulement 700 DA/jour de frais de mission, alors que je n'ai ni IEP ni prime de nuisance”, précise-t-il. Un autre agent des chargements qui comptabilise 8 ans d'expérience nous exhibe sa fiche de paie : 9 800 DA toutes primes comprises. Les travailleurs revendiquent l'augmentation des primes de transport et du panier restées figées respectivement à 60 DA et 130 DA. C'est l'un des points inscrits dans la plate-forme de revendications de 14 points établie par la section syndicale lors de sa dernière aOutre la demande d'attribution d'indemnités de l'IEP, de nuisance, de salaire unique (IPSU), le syndicat exigeait, notamment l'augmentation des primes de transport à 100 DA et celle du panier à 200 DA, ainsi que l'alimentation du compte de la commission des œuvres sociales en plus de la négociation du régime indemnitaire en vigueur depuis 2004 à ABC Pepsi. La section syndicale s'est également montrée solidaire avec “plusieurs cadres commerciaux menacés de licenciement et souvent insultés par le gérant de l'entreprise et son directeur commercial”. Alors que M. Moncef Boumridja quittait l'usine pour le tribunal de Rouiba où le verdict sur la légalité ou l'illégalité de la grève devait être rendu, nous nous sommes rapprochés des responsables de l'unité. C'est M. Malik M'sir, directeur général depuis seulement trois mois, qui nous a accueillis dans son bureau. “La grève est illégale dans la forme bien que je respecte l'avis des syndicalistes, mais nous laissons le soin à la justice qui tranchera maintenant”, affirme M. M'sir qui regrette qu'on ne lui ait pas laissé le temps d'étudier soigneusement tous ces aspects. Depuis sa prise de fonction, il y a juste trois mois, il a eu déjà deux séances de travail avec la section syndicale. “Je leur avais expliqué que je fais un diagnostic pour déterminer les priorités, et ils auraient pu me laisser le temps de terminer mon travail.” Sur le problème de l'inexistence de la convention collective, “c'est un sujet très sérieux et c'est une priorité pour moi”, dira-t-il avant d'ajouter que “l'entreprise ne peut pas fonctionner sans convention collective”. “Il appartient au syndicat d'afficher ses capacités pour bien négocier cette convention car elle devra engager l'avenir de l'unité”, ajoutera-t-il. Quant à M. Messaoudi, secrétaire général de l'union locale de Rouiba, qui suit de très près ce conflit, il nous a affirmé que seules les négociations autour d'une table peuvent apporter les solutions aux problèmes soulevés, tout en précisant que la section syndicale a respecté la procédure prévue par la loi 90/02. Alors que tout le monde attendait le verdict sur la grève, le tribunal de Rouiba a finalement décidé de reporter la “sentence” pour ce lundi. En attendant, les travailleurs ont décidé de continuer leur mouvement. Dans l'après-midi d'hier, c'est l'équipe de 14h qui s'est jointe aux grévistes en attendant celle de 22h qui, selon le syndicaliste Boussdira Halim, affichera le même élan de solidarité avec le reste des travailleurs. M. T.