Les personnes entrant en Algérie - ressortissants ou étrangers - devront présenter à leur arrivée un test PCR de moins de 36 heures, et se soumettre à un autre test à l'arrivée et, au besoin, à un confinement si le résultat est positif, le tout à leurs frais. Après plusieurs refus concernant la réouverture de ses frontières, l'Algérie semble avoir revu sa copie et s'achemine vers une réouverture sous des conditions strictes. En visite jeudi à l'hôpital de Boufarik, Abderrahmane Benbouzid, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a annoncé la couleur en attendant le feu vert des hautes autorités du pays car, reconnaît-il, "cela ne relève pas de mes prérogatives". "Nous avons mené une étude et donné des instructions, selon les orientations du Comité scientifique, en vue d'autoriser prochainement l'entrée des Algériens et des étrangers sur le territoire national, mais dans le cadre de mesures très strictes", a-t-il précisé. Et pour permettre "cette réouverture" qui semble "imminente", le ministre de la Santé a indiqué la démarche à suivre, à savoir que "pour être éligibles, les personnes entrant en Algérie - ressortissants ou étrangers - devront présenter, à leur arrivée, un test PCR de moins de 36 heures et se soumettre à un autre test que nous estimons fiable. En cas de résultat positif, les personnes infectées seront soumises à un confinement de 10 jours. Tests et confinement seront à leurs frais." Benbouzid a également évoqué le cas des personnes issues des pays estimés "à haut risque" : "Les voyageurs en provenance de pays où les variants sont très répandus seront soumis à d'autres examens, sachant que les symptômes n'apparaissent pas systématiquement dès le début de la contamination." Le premier responsable du secteur de la santé a rappelé que "l'Algérie a des relations économiques et commerciales avec certains pays et il y a des étrangers qui viennent dans ce cadre", et, par conséquent, a-t-il ajouté, "les mesures prises s'inscrivent dans le cadre de la protection de nos concitoyens contre les nouveaux variants". Benbouzid ne s'est pas montré très disert sur le sujet laissant le soin du détail, probablement, aux plus hautes autorités pour répondre à nombre d'interrogations. Car certaines zones d'ombre persistent. S'agit-il d'une réouverture totale ou partielle des frontières ? Aussi, il n'a pas été précisé si cette démarche concerne uniquement les étrangers et les ressortissants algériens ou alors l'ensemble des Algériens, y compris ceux qui voudraient partir au départ d'Alger sans distinction et sans autorisation préalable. Apaisement ou démarche électoraliste ? Il faut dire que jusque-là, hormis les vols de rapatriement, les ressortissants algériens pouvaient regagner le pays, seulement à bord de vols de compagnies étrangères dont essentiellement Air France, pour des raisons dites "impérieuses", munis d'une autorisation spéciale délivrée par le département des Affaires étrangères. Une possibilité, également, valable au départ d'Alger avant que cela ne soit suspendu au début du mois de mars. Lorsque les pouvoirs publics avaient voulu reconduire cette procédure à la fin du mois de mars, l'option a soulevé un tollé général qui n'a pas manqué de les faire revenir sur leur décision. Cela n'a pas empêché des allers et venues d'étrangers et d'une catégorie de ressortissants algériens, ainsi que des Algériens du pays sans que personne sache à quelles règles cela obéissait. Un état de fait qui n'a pas laissé indifférente toute la communauté algérienne établie un peu partout dans le monde qui s'est largement manifestée via les réseaux sociaux ou par le biais de plusieurs organisations représentant la communauté algérienne établie dans différents pays du monde. Elle a également réclamé la réouverture des frontières. Un cri de détresse qui aurait été entendu. Mais au regard du contexte sanitaire marqué par l'apparition de nouveaux variants et le retard accusé dans la vaccination, il n'est pas exclu que la démarche obéisse à des considérations électoralistes.