La détection pour la première fois de cas du variant indien du Covid-19 en Algérie suscite des interrogations parmi les spécialistes de la santé publique qui pointent d'éventuelles défaillances dans le contrôle aux frontières La détection pour la première fois de cas du variant indien du Covid-19 en Algérie suscite des interrogations parmi les spécialistes de la santé publique qui pointent d'éventuelles défaillances dans le contrôle aux frontières L'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) a annoncé lundi 3 mai la détection, pour la première fois, de 6 cas du variant indien du Covid-19 dans la wilay de Tipasa. Cette annonce a fait l'effet d'une bombe en raison de la situation sanitaire catastrophique en Inde où le Covid-19 fait des ravages. Avant-hier mardi, le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid a expliqué l'origine de ce variant et comment il est arrivé en Algérie. ''C'est un virus importé. C'est un Indie qui a été séquencé. Il est venu de Doha. C'est un Indien qui travaille à Koléa'', a indiqué le ministre. Des spécialistes joints par TSA s'interrogent comment une telle situation a pu survenir. Le professeur Idir Bitam, expert en maladies transmissibles et pathologies tropicales, pointe deux ''failles''. La première se situe effectivement au ''niveau des contrôles aux frontières car comment se fait-il que ces ressortissants indiens passent les frontières et qu'ils n'aient pas été testés convenablement ave les tests PCR ?'', se demande-t-il. Le professeur Bitam ajoute : ''Logiquement, et cela se passe dans tous les pays du monde, il faut un confinement au moins d'une semaine même si la PCR est négative parce qu'on vient d'un pays endémique ou à risque. Et ce qui se passe en Inde est très dangereux, c'est un pays classé rouge. Du coup, c'est là une première faille, les instructions n'auraient pas été respectées par les gens qui travaillent au niveau des postes frontaliers, notamment la médecine frontalière''. La deuxième faille, d'après lui, concerne la fiabilité des tests PCR réalisés sur le ou les ressortissants indiens. ''Il est possible que les tests PCR que ces ressortissants ont effectués dans leur pays posent un problème. C'est pour cette raison qu'il faut sensibiliser nos responsables, notamment au sein du comité scientifique, pour dire quel est le type de réactif qui a été utilisé pour le test PCR du fait qu'il y a une grande variabilité du point de vue sensibilité et spécificité de chaque type de réactifs'', explique l'interlocuteur. Le professeur Bitam émet l'hypothèse que ces travailleurs indiens soient rentrés en Algérie avec une PCR ''faussement négative''. ''Ce qu'il faut savoir est que la durée d'apparition des symptômes depuis le début de l'infection est à peu près douze heures. C'est-à-dire que la PCR peut sortir positive 12 heures après le début de l'infection. C'est pour cela qu'on recommande pour les personnes qui viennent de pays à risque de rester confinés au moins pendant 7 jours'', appuie-t-il. Le professeur Bitam veut sensibiliser les médecins qui reçoivent des malades afin de penser à faire le diagnostic par PCR et non pas les tests antigéniques. Et d'assurer que les PCR ''qui existent chez nous sont très efficaces et peuvent détecter tous les variants sans exception''. ''Il y a un problème au niveau des frontières'' Le docteur Lyes Merabet, président d SNPSP, est lui aussi catégorique. ''Pour moi, le problème se pose au niveau des frontières. Comment justifier (l'importation du variant indien) et à quoi sert cette décision de fermeture des frontières qui dure depuis des mois ?'', s'interroge-t-il, dans une déclaration à TSA, avant de rappeler que cette fermeture a été ''lourde de conséquences pour beaucoup de familles algériennes bloquées à l'étranger. On se pose alors beaucoup de questions notamment où en est-on avec les contrôles sanitaires aux frontières et que fait-on à ce niveau-là ? Il y a des protocoles sanitaires qui ont été décidés pour tous les secteurs et activités, quel est le protocole qui a été décidé pour renforcer le contrôle sanitaire aux frontières ? En temps normal, ce protocole existe comme dans tous les pays, mais depuis l'avènement de la pandémie de la Covid, il est certain qu'il a été renforcé, des instructions ont été données, du matériel et des personnels ont été affectés. Donc on ne comprend pas'', lance le docteur Merabet. Le praticien se demande si toutes les mesures de prévention ont été respectées. ''Est-ce qu'on est en train d'exiger les PCR et les faire réaliser sur place ? Est-ce qu'on est en train de réaliser des tests antigéniques ? Est-ce qu'il y a un confinement sanitaire obligatoire pour toute personne qui rentre, algérienne ou non algérienne, pour une période qui ne soit pas en-deçà d'une semaine à dix jours ?'' ''Il faut respecter les 3 M'' Face à toutes ces interrogations, qui appellent des réponses, le professeur Noureddine Zidouni, pneumologue a CHU de Béni Messous appelle à faire ''un travail scientifique d'étude de ce variant et faire également des séquençages dan d'autres régions du pays''. Il met aussi l'accent sur le volet communication qui, selon lui, doit être renforcé devant le relâchement total des Algériens sur les mesures barrières. ''La communication doit être beaucoup plus explicite. Il faut rassurer et mettre en garde la population. Je suis pour plus de coercition contre les contrevenants aux mesures barrières. Je suis affolé de voir que je suis le seul à porter le masque autour demoi que ce soit en allant à la Poste ou pour faire mes courses, etc. Il y a un gros déficit de communication'', s'alarme le spécialiste qui se dit convaincu qu'une catastrophe sanitaire peut être évitée par le respect de gestes sanitaires simples. ''On peut éviter la catastrophe sanitaire par de simples mesures de protection que j'ai appelées les 3M : mètre (distanciation physique)-masque-mains (lavage fréquent)'', énumère-t-il. L'Institut Pasteur d'Algérie (IPA) a annoncé lundi 3 mai la détection, pour la première fois, de 6 cas du variant indien du Covid-19 dans la wilay de Tipasa. Cette annonce a fait l'effet d'une bombe en raison de la situation sanitaire catastrophique en Inde où le Covid-19 fait des ravages. Avant-hier mardi, le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid a expliqué l'origine de ce variant et comment il est arrivé en Algérie. ''C'est un virus importé. C'est un Indie qui a été séquencé. Il est venu de Doha. C'est un Indien qui travaille à Koléa'', a indiqué le ministre. Des spécialistes joints par TSA s'interrogent comment une telle situation a pu survenir. Le professeur Idir Bitam, expert en maladies transmissibles et pathologies tropicales, pointe deux ''failles''. La première se situe effectivement au ''niveau des contrôles aux frontières car comment se fait-il que ces ressortissants indiens passent les frontières et qu'ils n'aient pas été testés convenablement ave les tests PCR ?'', se demande-t-il. Le professeur Bitam ajoute : ''Logiquement, et cela se passe dans tous les pays du monde, il faut un confinement au moins d'une semaine même si la PCR est négative parce qu'on vient d'un pays endémique ou à risque. Et ce qui se passe en Inde est très dangereux, c'est un pays classé rouge. Du coup, c'est là une première faille, les instructions n'auraient pas été respectées par les gens qui travaillent au niveau des postes frontaliers, notamment la médecine frontalière''. La deuxième faille, d'après lui, concerne la fiabilité des tests PCR réalisés sur le ou les ressortissants indiens. ''Il est possible que les tests PCR que ces ressortissants ont effectués dans leur pays posent un problème. C'est pour cette raison qu'il faut sensibiliser nos responsables, notamment au sein du comité scientifique, pour dire quel est le type de réactif qui a été utilisé pour le test PCR du fait qu'il y a une grande variabilité du point de vue sensibilité et spécificité de chaque type de réactifs'', explique l'interlocuteur. Le professeur Bitam émet l'hypothèse que ces travailleurs indiens soient rentrés en Algérie avec une PCR ''faussement négative''. ''Ce qu'il faut savoir est que la durée d'apparition des symptômes depuis le début de l'infection est à peu près douze heures. C'est-à-dire que la PCR peut sortir positive 12 heures après le début de l'infection. C'est pour cela qu'on recommande pour les personnes qui viennent de pays à risque de rester confinés au moins pendant 7 jours'', appuie-t-il. Le professeur Bitam veut sensibiliser les médecins qui reçoivent des malades afin de penser à faire le diagnostic par PCR et non pas les tests antigéniques. Et d'assurer que les PCR ''qui existent chez nous sont très efficaces et peuvent détecter tous les variants sans exception''. ''Il y a un problème au niveau des frontières'' Le docteur Lyes Merabet, président d SNPSP, est lui aussi catégorique. ''Pour moi, le problème se pose au niveau des frontières. Comment justifier (l'importation du variant indien) et à quoi sert cette décision de fermeture des frontières qui dure depuis des mois ?'', s'interroge-t-il, dans une déclaration à TSA, avant de rappeler que cette fermeture a été ''lourde de conséquences pour beaucoup de familles algériennes bloquées à l'étranger. On se pose alors beaucoup de questions notamment où en est-on avec les contrôles sanitaires aux frontières et que fait-on à ce niveau-là ? Il y a des protocoles sanitaires qui ont été décidés pour tous les secteurs et activités, quel est le protocole qui a été décidé pour renforcer le contrôle sanitaire aux frontières ? En temps normal, ce protocole existe comme dans tous les pays, mais depuis l'avènement de la pandémie de la Covid, il est certain qu'il a été renforcé, des instructions ont été données, du matériel et des personnels ont été affectés. Donc on ne comprend pas'', lance le docteur Merabet. Le praticien se demande si toutes les mesures de prévention ont été respectées. ''Est-ce qu'on est en train d'exiger les PCR et les faire réaliser sur place ? Est-ce qu'on est en train de réaliser des tests antigéniques ? Est-ce qu'il y a un confinement sanitaire obligatoire pour toute personne qui rentre, algérienne ou non algérienne, pour une période qui ne soit pas en-deçà d'une semaine à dix jours ?'' ''Il faut respecter les 3 M'' Face à toutes ces interrogations, qui appellent des réponses, le professeur Noureddine Zidouni, pneumologue a CHU de Béni Messous appelle à faire ''un travail scientifique d'étude de ce variant et faire également des séquençages dan d'autres régions du pays''. Il met aussi l'accent sur le volet communication qui, selon lui, doit être renforcé devant le relâchement total des Algériens sur les mesures barrières. ''La communication doit être beaucoup plus explicite. Il faut rassurer et mettre en garde la population. Je suis pour plus de coercition contre les contrevenants aux mesures barrières. Je suis affolé de voir que je suis le seul à porter le masque autour demoi que ce soit en allant à la Poste ou pour faire mes courses, etc. Il y a un gros déficit de communication'', s'alarme le spécialiste qui se dit convaincu qu'une catastrophe sanitaire peut être évitée par le respect de gestes sanitaires simples. ''On peut éviter la catastrophe sanitaire par de simples mesures de protection que j'ai appelées les 3M : mètre (distanciation physique)-masque-mains (lavage fréquent)'', énumère-t-il.