La rencontre tant attendue par les grossistes de la région de Maghnia afin de se concerter avec le wali au sujet de l'application de l'arrêté du ministère des Finances du 5 juillet 2005, — relatif à la mise à jour des marchandises soumises à autorisation de circuler dans la zone des douanes — et qui est à l'origine de la grève entamée depuis voilà quatre jours, n'a finalement pas eu lieu. Le secrétaire général de la wilaya, en compagnie des directeurs du commerce, des impôts et du directeur régional des douanes, les a reçus jeudi. Selon ces derniers, ils n'ont pas réussi à le convaincre. De ce fait, les grossistes comptent continuer leur grève qui s'est renforcée aujourd'hui par les détaillants qui ont, à leur tour, baissé rideaux par solidarité. À l'origine de cette grève des grossistes, l'obligation de déclarer au bureau, situé à 35 km de Maghnia, la marchandise qui va être introduite dans la région où se trouvent les représentants des impôts, du commerce et des douanes et où un passe-avant (autorisation de circuler) est délivré au déclarant. Cette mesure qui concerne une large gamme de produits qui vont de la limonade à la farine et aux dattes est, de l'avis des grossistes, contraignante dans la mesure où elle crée un déséquilibre dans les prix entre les localités de la même région. Les représentants reprochent aux concernés la manière avec laquelle ces mesures ont été appliquées. Les commerçants n'ont pas été informés et de cet arrêté et son application a été immédiate. Ce qui est à l'origine des saisies de marchandises et leurs propriétaires présentés à la justice sans qu'ils soient au courant de cette mesure qui les oblige à déclarer la marchandise avant d'entrer dans la zone des douanes (30 km à la ronde de Maghnia). Les services des douanes, des impôts et du commerce trouvent en ces mesures un outil efficace pour la lutte contre la contrebande et pour la connaissance des réels chiffres d'affaires pour une réelle imposition. Pour illustrer cela, un douanier nous donne l'exemple des seules journées des 9 et 10 octobre où, sur les 66 demandeurs de passe-avant, 19 sont domiciliés à Souani, une commune de 6 000 habitants située à 6 km de la frontière, 15 transportaient 200 q de farine chacun et le reste, 5 500 kg de dattes chacun… Avec la fermeture des commerces de détails aujourd'hui, la situation ne semble pas actuellement préoccupante pour les ménages. Néanmoins, la population ne demeurera certainement pas sans réaction au cas où la grève se prolonge… AMMAMI MOHAMMED