Le secrétaire d'Etat adjoint des Etats-Unis pour le Moyen-Orient a assuré mardi du soutien de Washington aux nouvelles autorités de transition en Libye, lors d'une rencontre à Tripoli avec le Premier ministre libyen Abdelhamid Dbeibah et sa cheffe de la diplomatie. "L'objectif des Etats-Unis est une Libye souveraine, stable et unifiée, sans ingérence étrangère", a affirmé Joey Hood au cours d'une conférence de presse avec la ministre libyenne des Affaires étrangères, Najla al-Mangoush. "Les Etats-Unis s'opposent à toute escalade militaire et à toute intervention militaire étrangère. Nous nous opposons aux combattants étrangers en Libye", a-t-il déclaré. "Nous exhortons toutes les parties, libyennes et étrangères, à appliquer pleinement le cessez-le-feu. Cela comprend le retrait de toutes les forces militaires étrangères", a martelé le responsable américain. "L'accord sur une feuille de route pour les élections de décembre est très important pour la réconciliation nationale", a insisté M. Hood. Dans ce contexte, le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, a appelé mardi le Conseil de la paix et la sécurité (CPS) de l'Union africaine à unir ses efforts avec les Nations unies pour aider le gouvernement intérimaire en Libye à concrétiser les priorités de son plan d'action, dont la tenue d'élections inclusives le 24 décembre prochain. À l'ouverture de la réunion ministérielle du CPS présidée par l'Algérie, consacrée à la situation en Libye, M. Boukadoum a affirmé que la tenue d'élections inclusives le 24 décembre reste l'objectif principal, invitant, à ce titre, l'organisation panafricaine à aligner ses efforts sur cet objectif commun et à apporter sa contribution pour assurer le succès de ce processus ainsi que la réconciliation nationale et la réunification des institutions libyennes. Le ministre a indiqué que, bien que le cessez-le-feu soit toujours en vigueur, la situation exige une attention soutenue de la communauté internationale. Il a estimé que "des efforts supplémentaires sont nécessaires pour s'attaquer de manière globale aux tensions militaires, politiques et économiques qui ont alimenté la crise en Libye". Cela a lieu aussi, au moment où la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Fatou Bensouda, s'est dite "inquiétée" devant de nombreux crimes graves qui restent impunis, visant notamment des civils. Présentant lundi le 21e rapport semestriel d'activités de la CPI en Libye devant le Conseil de sécurité, Mme Bensouda -dont le mandat de Procureure de la CPI prend fin le 15 juin-, a dit être en possession d'informations préoccupantes concernant les activités des mercenaires et des combattants étrangers et a appelé ces groupes et individus à quitter la Libye sans délai. La chef de la CPI a, en outre, indiqué que son Bureau a aussi collecté des informations et preuves "crédibles" sur des crimes graves qui auraient été commis dans des centres de détention "officiels et non officiels" en Libye. La Procureure de la CPI a exhorté le Gouvernement d'unité nationale à prendre d'urgence des mesures pour mettre fin aux crimes commis dans les centres de détention et à enquêter pleinement sur les allégations de détention arbitraire, de torture, de confiscation de biens, de viol et d'autres formes de violence sexuelle. R. I.