Asphyxiés par un Chelsea injouable, Riyad Mahrez et Manchester City ont perdu, samedi soir, la finale de l'UEFA Champions League. Il faudra désormais attendre au moins un an pour espérer revoir le capitaine des Verts triompher à ce niveau et rejoindre, dans la légende, l'inégalable Rabah Madjer. Comme un mauvais signe, le jour J, celui de la finale tant attendue entre les Skyblues de City et les Blues de Chelsea avait, d'ailleurs, très mal débuté pour tous les Algériens qui attendaient de voir leur idole fouler le gazon du stade du Dragon à Porto : Tôt le matin, des informations – pas encore confirmées – mais relayées par la presse anglaise, laissaient croire à une brutale et inattendue fin d'aventure de Riyad Mahrez chez les Citizens, dont le premier responsable technique l'aurait mis sur la liste des éléments à transférer dès cet été. L'annonce, par la suite, du onze rentrant concocté par Pep Guardiola pour affronter le Chelsea de Thomas Tüchel a fait parcourir comme un frisson dans le dos des "abonnés" algériens de Manchester City, persuadés que les choix du technicien catalan plomberaient son équipe. Mais bien que s'étant renié par rapport à ses principes de jeu étalés durant toute la saison, Guardiola avait quand même "soulagé" les Algériens en titularisant Mahrez sur son flanc droit. Effacé, beaucoup moins tranchant et incisif qu'à ses habitudes, mis à mal par un Chilwell intenable et souvent privé de ballons, le natif de Sarcelles n'a cependant pas pu éviter, à lui tout seul, le naufrage des Citizens, dominés et battus à la régulière par un Chelsea autrement plus équilibré et sacrément puissant. Car même si Raheem Sterling, invité surprise du onze titulaire de Guardiola, était proche de tromper la vigilance de la défense de Chelsea dès l'entame de ce duel 100% anglais, les Blues de la Tamise se montraient plus menaçants en début de rencontre, Timo Werner manquant maladroitement par deux fois le coche lors du premier quart d'heure. Manchester City pensait alors pouvoir reprendre le dessus, ne devant son salut qu'à une intervention décisive d'Antonio Rüdiger pour empêcher Phil Foden d'ouvrir le score, mais Chelsea continuait d'être le plus dangereux en contres et frappait froidement trois minutes avant la pause. Le subtile jeu à trois Mendy-Chilwell-Mount, magnifié par une délicieuse passe en profondeur de l'intenable Mason pour Havertz, a ainsi mis sur orbite l'Allemand qui perçait alors la défense mancunienne, éliminait Ederson qui sortait à sa rencontre avant de marquer dans le but vide. Chelsea avait alors déjà perdu Thiago Silva sur blessure, et City devait également remanier son onze à l'heure de jeu lorsque Kevin De Bruyne devait quitter ses partenaires après un choc avec Rüdiger. Chelsea continuait de défendre magnifiquement et de se montrer dangereux en contre, le remplaçant Christian Pulišić manquant son piqué en bout de course sur un service de Havertz. Les entrées d'Agüerro et de Fernandinho avaient certes permis aux Citizens de bousculer un peu les Londoniens, mais manquaient irrémédiablement de justesse à l'approche du cadre de Mendy, à l'image de cette ultime occasion de Mahrez qui réussit une volée du droit presque impossible pour, au final, voir la balle raser la lucarne (90'+6). Rachid BELARBI