"Seules les études et les enquêtes épidémiologiques au niveau des wilayas permettront de connaître avec exactitude ce que cachent et le virus classique et les nouveaux variants." Dans un entretien accordé hier à Radio Sétif, le professeur Mohamed-Amine Merbouh, spécialiste en épidémiologie et en médecine préventive au CHU Abdelkader-Hassani de Sidi Bel-Abbès, a estimé que l'on ne peut aujourd'hui parler de "champignon noir qui est encore loin de nous" même s'il a convenu de la dangerosité des nouvelles souches du virus qui ont provoqué des complications chez certains patients qui ont été conduits en réanimation. "Le virus atteint les reins et les poumons et entraîne même des troubles neurologiques dangereux", a expliqué le professeur qui a soutenu que "les Algériens ont acquis une immunité collective car les symptômes du nouveau coronavirus ne sont pas trop visibles chez les personnes qui ne souffrent pas de comorbidité et chez les jeunes". Cela dit, le Pr Merbouh a plaidé pour plus de rigueur afin de faire face à une recrudescence des contaminations au coronavirus. Même si, à ses yeux, la situation est stable et maîtrisable, le professeur n'en a pas moins appelé à faire preuve de vigilance car l'Algérie enregistre entre 200 et 250 nouveaux cas quotidiennement, tout en pointant du doigt le non-respect des gestes barrières enregistrés chez une grande partie de la société. "Personnellement, j'avais un peu peur de la période d'après l'Aïd el-Fitr, mais Dieu merci, cela s'est passé sans une recrudescence des cas. Nous ne répéterons jamais assez que le respect des gestes barrières et des mesures de prévention est le meilleur moyen de faire face à la pandémie", a-t-il soutenu avant de déplorer le fait que beaucoup de citoyens ne voient pas le danger à cause justement de la stabilité de la situation. Selon lui, les hôpitaux accueillent chaque jour de nombreux nouveaux cas et 1 à 2 décès y sont dénombrés par jour. Autrement dit, le danger est toujours là, a estimé le professeur Merbouh qui a, par ailleurs, indiqué que la fermeture des frontières était une sage décision car elle a permis de faire face aux souches mutantes. "Avec l'ouverture progressive des frontières depuis le début du mois de juin en cours, nous devons être plus rigoureux afin d'éviter tout nouveau pic dans le nombre de contaminations. Je rappelle que l'immunité que nous avons depuis le début de la pandémie concerne le virus classique et non les nouveaux variants", a-t-il souligné. Et au spécialiste en épidémiologie et en médecine préventive d'appeler à l'accélération de l'opération de vaccination, estimant que l'ouverture progressive de l'espace aérien ne constitue pas un danger tant que les frontières terrestres restent fermées. S'agissant des contaminations par des nouvelles souches, le spécialiste a rappelé qu'avec chaque variant, les hôpitaux enregistrent de nouveaux cas, de nouvelles contaminations, de nouvelles données concernant les symptômes et les catégories touchées même après la vaccination et chez les personnes déjà contaminées par le nouveau coronavirus (Covid-19). Il a précisé que la vaccination permet d'atténuer les complications et la virulence du virus. Tout en rappelant que tout au long de l'année scolaire et universitaire, les services sanitaires n'ont enregistré aucun cluster ou foyer de contamination, le Pr Merbouh a appelé à faire preuve de vigilance en respectant le protocole sanitaire adopté pour la période des examens officiels de fin d'année scolaire.