Les deux chefs-lieux des daïras de Kherrata et d'Aokas continuent d'abriter les marches populaires du Hirak chaque samedi pour exiger "la libération inconditionnelle des détenus d'opinion" et réaffirmer "le rejet des élections législatives du 12 juin prochain". À Kherrata, la population locale ne lâche toujours pas prise depuis que le mouvement populaire du 22 Février 2019 a repris ses marches chaque samedi en novembre dernier. En effet, depuis, il ne se passe pas un samedi sans que les artères principales du centre-ville vibrent au rythme des pas de centaines de manifestants du Hirak. Hier, la population n'a pas dérogé à la règle. En effet ce sont des centaines de citoyens qui ont battu le pavé, comme toujours, de la place du 16-Février jusqu'en face du siège de la mairie de la même ville. Dès 10h, les premiers manifestants commençaient à converger vers la place du 16-Février. Une demi-heure plus tard, la procession humaine démarrera pour prendre la direction du siège de l'APC, point de chute habituelle des marches, après avoir parcouru l'axe principal (la RN09) traversant le centre-ville. Sous une chaleur suffocante, les centaines de manifestants ont scandé haut et fort les slogans chers à leur mouvement, notamment ceux exprimant leur rejet des élections législatives du 12 juin et la libération inconditionnelle des détenus d'opinion. À Aokas, une station balnéaire de la côte est de la wilaya de Béjaïa, la population locale a manifesté, pour sa part, pour le deuxième samedi consécutif. Comme à Kherrata, les centaines de manifestants ont réitéré leur rejet des élections législatives de samedi prochain et exigé la libération inconditionnelle de tous les détenus d'opinion. La marche d'hier, à Aokas, a mobilisé plus de personnes que la précédente marche. Les manifestants ont battu le pavé, à partir de 10h, de la place Katia-Bengana pour sillonner les artères principales de la ville, avant de revenir au point de départ de la marche, à savoir la place Katia-Bengana. Tout au long de la marche, les manifestants n'ont pas cessé de scander les slogans habituels du Hirak. "Ulac lvot ulac" (pas d'élections), "libérez les détenus", "À bas la répression", "Dawla madania machi aâskaria" (Etat civil et non militaire) : autant de slogans scandés sans répit et à l'unisson par les manifestants. Ces derniers ont également exigé la libération des détenus d'opinion et, notamment, l'acquittement pour la hirakiste de la région, Nora Haddad, arrêtée le vendredi 21 mai, à Alger, et condamnée à trois ans de prison ferme, le 1er juin, par le tribunal de Sidi M'hamed d'Alger. Par la même occasion, les manifestants ont exigé l'acquittement pour le chrétien orthodoxe de la région, Bouakaz Mabrouk dit "Yuva", condamné par le tribunal de Béjaïa, le 18 décembre 2020, à une peine de trois ans de prison ferme pour "offense au prophète et raillerie des préceptes religieux". À noter qu'aussi bien à Kherrata qu'à Aokas, les marches se sont déroulées dans un cadre pacifique.