Après Kherrata, trois autres villes de la wilaya de Béjaïa, à savoir Aokas, Seddouk et Sidi Aïch, ont connu hier des mobilisations citoyennes, réclamant, notamment, à la libération des détenus d'opinion. La reprise par le mouvement populaire du 22 Février 2019 des marches tous les samedis à Kherrata, depuis le déconfinement partiel, s'est étendue à d'autres chefs-lieux de daïra de la wilaya de Béjaïa. En effet, hier, pas moins de quatre marches pacifiques ont été organisées par le mouvement populaire dans quatre chefs-lieux de daïra. Il s'agit des chefs-lieux des daïras de Kherrata et d'Aokas, des localités sur la côte est de la wilaya de Béjaïa, et de Seddouk et Sidi Aïch, dans la vallée de la Soummam. Kherrata, qui reste attachée à ses marches hebdomadaires, en était, hier, à son onzième samedi de manifestation de rue. Comme toutes les précédentes marches, celle d'hier n'a pas dérogé à la règle en termes de forte mobilisation citoyenne et de son caractère pacifique. Peu avant 10h, les manifestants commençaient à converger vers la place du 16-Février, point de départ habituel de ces marches hebdomadaires, avant de battre le pavé jusqu'en face du siège de l'APC. Brandissant le drapeau national et l'emblème amazigh, mais aussi des portraits des détenus d'opinion, à l'exemple de ceux de Khaled Tazaghart et du journaliste Khaled Drareni, les manifestants ont scandé haut et fort les slogans habituels du mouvement populaire, particulièrement deux slogans : "Libérez les détenus d'opinion" et "Ulac l'vot, ulac" (Pas de vote). À leur arrivée devant le siège de l'APC, point de chute de toutes les marches hebdomadaires, comme toujours, les manifestants se sont dispersés dans le calme. La ville d'Aokas, une station balnéaire de la côte est de Béjaïa, a décidé, hier, elle aussi, de renouer avec les marches du Hirak. En effet, la ville a abrité, hier, sa première marche populaire depuis le déconfinement partiel. Après avoir observé une minute de silence à la mémoire des martyrs des événements du 17 Octobre 1961 de Paris, la procession humaine s'est ébranlée, à 10h, de la place Katia-Bengana pour sillonner ensuite les artères principales de la ville avant de revenir au point de départ de la marche. La marche qui a enregistré une forte mobilisation populaire et la présence de la gent féminine s'est déroulée dans le calme et la sérénité. Comme les manifestants de Kherrata, ceux d'Aokas ont brandi, eux aussi, le drapeau national et l'emblème amazigh en sus des portraits des détenus d'opinion. Tout au long de l'itinéraire de la marche, les manifestants n'ont pas cessé de scander les slogans chers à leur mouvement. "Libérez tous les détenus d'opinion", "Non au référendum" et "Pour un Etat civil, non militaire" sont, entre autres les mots d'ordre qui ont rythmé cette marche d'Aokas. À la fin de la marche, une prise de parole a été organisée. Les intervenants ont tous appelé à "la libération des détenus d'opinion", "au boycott du référendum" et à "la mobilisation citoyenne". Sidi Aïch, au cœur de la vallée de la Soummam, a abrité, hier, sa première marche populaire depuis le déconfinement progressif. C'est à 10h que les manifestants ont donné le coup d'envoi à la marche depuis la place des Trois-Horloges de Tamzaghra et battre le pavé ensuite à travers les artères principales de la ville. Les manifestants ont fait le tour de la ville en passant devant les sièges de la sûreté urbaine, de la daïra et du tribunal, et finir à la place Mohamed-Boudiaf. Tout au long de la marche, les manifestants ont scandé, comme ailleurs, les slogans phare de leur mouvement. Entre autres slogans, "Libérez les détenus d'opinion", "Ulac l'vot ulac" (pas de vote) et "Etat civil et non militaire". Sur la place Mohamed-Boudiaf, une prise de parole a été improvisée. Les intervenants qui se sont relayés au mégaphone ont tous appelé à "la libération inconditionnelle des détenus d'opinion" et à "la mobilisation populaire". Dans la daïra de Seddouk, le deuxième acte des marches hebdomadaires d'hier a enregistré, comme la précédente marche du samedi 10 octobre dernier, une forte mobilisation citoyenne dont des familles. La marche a démarré, à 11h, en face du siège de l'APC pour sillonner les artères principales de la ville avant de revenir à son point de départ. Comme lors des trois marches précitées, les manifestants de Seddouk ont scandé les slogans habituels du mouvement. Dans cette localité, les intervenants, dans leur prise de parole à la fin de la marche, ont appelé à "la libération des détenus d'opinion", à "la disqualification du référendum" et "le changement radical du système" avant de se disperser dans le calme et se donner rendez-vous pour samedi prochain.