Trois chefs-lieux de daïra ont vibré, hier, à Béjaïa, au rythme des marches populaires du Hirak pour réclamer "la libération inconditionnelle des détenus d'opinion" et, du coup, "le rejet des législatives anticipées du 12 juin prochain". Il s'agit des chefs-lieux des daïras de Kherrata, d'Aokas et de Chemini. La ville de Kherrata n'a pas dérogé, hier, à la règle. En effet, comme chaque samedi, depuis la reprise des marches hebdomadaires par le Hirak en novembre dernier, les artères principales de la ville ont vibré, hier, encore une fois, sous les pas de centaines de manifestants pour réclamer "la libération des détenus d'opinion". Comme toutes les précédentes marches, celle d'hier s'est ébranlée de la place du 16-Février pour prendre fin devant le siège de l'APC de Kherrata. À Aokas, une station balnéaire de la côte est de la wilaya de Béjaïa, la population locale a emboîté le pas, hier, à celle de Kherrata. Des centaines de citoyens ont battu le pavé, à partir de 10h, de la place Katia-Bengana pour sillonner les artères principales de la ville, en passant par les sièges de la sûreté urbaine, de la brigade de Gendarmerie nationale et de l'APC, et prendre fin au point de départ de la marche, la place Katia-Bengana. Comme les manifestants de Kherrata, ceux d'Aokas ont réclamé haut et fort, "la libération de tous les détenus d'opinion" et appelé au "rejet des élections du 12 juin prochain". Dans cette localité, les manifestants ont exigé, notamment, l'acquittement de la hirakiste Nora Haddad, appelée à comparaître devant le juge près le tribunal de Sidi M'hamed le 1er juin prochain, après avoir été placée, mardi dernier, par le procureur du même tribunal en liberté provisoire. À rappeler qu'un rassemblement de soutien à cette activiste du Hirak a été organisé, le 23 mai dernier, à Aokas. À Chemini, une daïra sur les hauteurs de la vallée de la Soummam, une grandiose marche populaire a été organisée, hier, par le collectif de soutien au détenu du Hirak de Chemini, Mohand Ouramtane Haddadou, arrêté le 21 mai dernier lors de la marche hebdomadaire à Alger. Incarcéré à la prison d'El-Harrach, son procès est programmé au tribunal de Sidi M'hamed demain, le 31 mai 2021. La marche d'hier de la population de Chemini pour réclamer "la libération de son fils et de tous les détenus d'opinion" a ratissé large. Des centaines de citoyens ont répondu à l'appel. Ils sont venus de toutes les communes limitrophes pour exiger "la libération de tous les détenus d'opinion" et réitérer leur "rejet des élections législatives" à venir. La marche a démarré à 10h, de la stèle Massinissa (Louta) vers la place du 19-Mai (lycée Ouddak-Arab). Il faut signaler que la marche de Chemini a été appuyée par une grève générale de deux heures des commerçants de la région, massivement suivie par ces derniers. Les trois marches se sont déroulées dans le calme. L. OUBIRA