Résumé : Norredine et Mounir se rendirent chez un procureur à la retraite. Ils lui parlèrent de Djamel et ses erreurs. Il y avait aussi les preuves et les témoins de sa repentance. Maître B. accepta de prendre l'affaire. S'il était vraiment prouvé que Djamel avait tout fait pour alerter la sécurité militaire, cela jouera en sa faveur et il pourra bénéficier de la loi sur la clémence. De retour à la maison, Norredine demanda à jeter un coup d'œil dans ses affaires. La secrétaire l'appela pour lui demander de les mettre de côté. - Je vais juste jeter un coup d'œil, promit Norredine en ouvrant les cartons faits à la va-vite avant qu'ils ne quittent la maison. Avant, il écrivait des poèmes. Avant qu'ils ne s'en prennent à vous, il était heureux et rêvait à des choses de son âge ; de réussir dans ses études, de s'amuser avec ses copains, de rencontrer l'amour de sa vie, de voyages, d'avoir une moto ou une voiture pour aller à la fac avec. Tous les jeunes de son âge rêvent d'un avenir meilleur et pas de devenir terroriste. Djamel n'était pas un garçon à problèmes. Jamais je n'aurais cru qu'un jour il allait être ami avec des terroristes. Meriem le reconnut aussi. - Un ange ne peut pas se transformer en diable. Il a commencé à faire de petits boulots quand on n'a plus eu d'argent. Il ignorait être tombé sur ces monstres. Au début, il était coursier. Il ramenait beaucoup d'argent. Un jour, je suis tombée sur toutes sortes de comprimés, de toutes les couleurs. On les a envoyés à un laboratoire qui a confirmé que c'étaient des drogues. Mais c'était trop tard. Lorsque Mounir a commencé à le suivre, là, on a eu la confirmation de ses mauvaises fréquentations. - Heureusement qu'il en a pris conscience. Si on trouve d'autres preuves qu'il regrettait vraiment, qu'il avait des remords, Me B. pourra bien le défendre. Il bénéficiera de la loi sur la clémence. Yemma, prie pour lui. - C'est tout ce qu'on fait. Si seulement ton père se rétablissait. Je désespère. Son état ne fait qu'empirer. Il est plus mort que vif. Comme tu l'as vu, il refuse parfois de se nourrir. - Tu ne dois pas baisser les bras. Il a besoin de soutien. Inchallah il se remettra un jour. Que dit la psychologue ? - Il refuse de parler. Tu le vois bien. Il est vivant mais mort de l'intérieur, lui dit-elle. J'ai peur pour lui. Norredine réfléchit à la situation. - Yemma, si tu veux, je le prends à l'étranger pour qu'il soit soigné. Peut-être qu'il sera mieux pris en charge ? Peut-être qu'en changeant d'environnement, il se remettra de son traumatisme ? - Avec quel argent ? Tu sembles oublier qu'on n'a plus d'économies, lui rappela-t-elle, la mort dans l'âme. - Avant de repartir, je lui monterai un dossier médical. Je lui enverrai une prise en charge et un certificat d'hébergement, décida Norredine. On ne peut pas le laisser mourir. Même toi et les filles, vous viendrez. - Mais non ! Je n'abandonnerai jamais Djamel. S'il est emprisonné, je resterai pour lui. Ils partiront sans moi. Ne t'inquiète pas. Je resterai avec Mounir et Baya. - Et si Djamel ne va pas en prison ? - On verra. C'est encore loin tout ça. Ce serait trop beau. Tout en discutant avec elle, Norredine feuilletait les cahiers et les livres de son frère. Il tomba sur un registre où Djamel écrivait des poèmes et ses coups de cœur. À leur lecture, il était évident qu'il n'avait rien d'un criminel. Il n'aspirait qu'à vivre heureux avec sa famille et Djamila. - Quel étrange destin, remarqua-t-il. Ils portent le même prénom. - La pauvre petite a été enlevée, lui confia Meriem. Le jour où ils ont retrouvé les cadavres, Djamel était revenu pour en savoir plus. Mon pauvre garçon gardait espoir qu'elle ne soit pas morte. Sur les photos, on pouvait reconnaître une de mes boucles d'oreilles. C'est un modèle rare et en or. Il les avait prises à mon insu et les lui avait offertes. - Mais rien ne prouve que ce soit elle. Imagine qu'une fois enlevée, ils l'aient dépouillée de ces bijoux de valeur pour les donner à une autre ?, émit Norredine qui refusait la fin tragique de la jeune fille. Imagine qu'elle soit encore vivante quelque part ? - On n'y a jamais pensé. Mon fils, n'en parle pas à ton frère. Ne lui donnons pas de faux espoirs.
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