Résumé : Norredine s'empressa de retourner chez l'avocat, mais ce dernier était absent. Il confia à la secrétaire, les cahiers de Djamel. Norredine ne tarda pas et rentra à la maison, il vérifia les papiers de ses parents et de ses sœurs et découvrit avec joie que leurs visas étaient encore valides. Il comprenait pourquoi Djamel avait cherché du travail et comment il était devenu terroriste malgré lui. Il espérait que l'avocat réussira à le défendre. C'est décidé... Je vous prendrais avec moi, je ne serais jamais tranquille si je vous laissais ici, dit Norredine. -Non, oublie-moi. Je veux bien que tu prennes ton père et ta sœur. Jamais je ne pourrais partir sans Djamel. Dès qu'il sera libre, nous vous rejoindrons, mais pas avant. On ne peut pas demander à une mère d'abandonner son enfant au moment où il a le plus besoin d'être aidé et soutenu moralement. S'il va en prison, qui ira lui rendre visite ? Personne, à part moi. -Inchallah qu'il n'en fera pas. Yemma, je ne peux pas attendre qu'il soit jugé, je commence les démarches dès maintenant. Quand je partirais, Mounir se chargera du reste. Je sais que je peux compter sur lui. C'est quelqu'un de bien. Ma sœur a beaucoup de chance. -Nous en avons beaucoup ! C'est lui qui a demandé à ses parents de nous prêter cet appartement, en attendant des jours meilleurs, lui confia Meriem. Mon fils, fais ce qui te semble juste. Je sais que tu feras au mieux pour nous tous. Qu'Allah te protège et t'aide mon fils. Inchallah, prochainement, tous nos problèmes se résoudront. Je savais que ton retour apporterait son lot de bonnes nouvelles. Le cœur d'une mère ne se trompe jamais. Norredine ne perdit pas de temps. Dès le lendemain, il se rendit à la mairie et demanda les documents manquants. En marchant dans leur ancien quartier, il rencontra des cousins et d'anciens camarades de classe. Ils étaient contents de le revoir. C'était aussi l'occasion pour eux de prendre des nouvelles de la famille. -Oui, ils vont bien. À part mon père qui est diminué depuis l'attentat, mais louanges à Dieu, il est vivant et c'est le plus important, dit Norredine. Je ne perds pas espoir. Je sais qu'il va se remettre doucement. -Inchallah, nous le lui souhaitons tous. C'est dur. C'était quelqu'un de fort et il n'arrêtait pas de travailler. En plus, le coup qu'a fait Djamel a dû l'anéantir. J'imagine qu'il vit mal le fait que son fils soit un jihadiste. Djamel partira en prison à sa sortie d'hôpital. Il cachait bien son jeu, lorsque ses camarades de classe ont été convoqués à la gendarmerie, ils ignoraient qu'il avait mal tourné. Ils ont dit ce qu'ils savaient. -Mon frère est une victime. Dès qu'il ira mieux, il rentrera à la maison, affirma Norredine. -On se demandait s'il n'était pas derrière tous les malheurs de ta famille et des familles endeuillées dans la région, émit l'ancien camarade. On comprend pourquoi il ne venait plus dans la région. Il servait d'informateur ? -Il étudiait, il n'a rien fait de mal... Ni à sa famille, ni aux autres. Je peux vous le jurer, tous se trompent sur son compte, dit Norredine. Il est innocent, l'enquête le prouvera. Je dois vous laisser, ma famille m'attend. -Passe le bonjour à tout le monde. On vous aimait bien. Dommage pour ton frère. Qu'Allah vous vienne en aide. Vous en aurez besoin ! Norredine passa son chemin. Lorsqu'il rentra à la maison, sa mère remarqua qu'il était furieux et peiné. Il eut des difficultés à retenir ses larmes. -Pourquoi ? Qu'est ce qui t'a mis dans cet état ? -Les gens parlent... Ils doutent de lui et pensent peut-être qu'ils croient qu'il a plus d'un crime à son actif. J'espère que l'enquête le blanchira, dit-il. Je ne supporte pas l'idée qu'il ait commis des crimes. Nous n'avons pas ça dans le sang. Nous ne sommes pas des criminels. -Oui, tu as raison sur ce point. Dans la famille, on compte des moudjahidine et des martyrs. Djamel a fait des erreurs, je n'ai aucun doute, là-dessus, insista-t-elle. Mais jamais on a eu des traitres. Tout le monde se trompe sur son compte, Djamel est quelqu'un de bien, n'en doute jamais. Norredine voudrait en avoir le cœur net. Il attendait avec impatience l'appel de l'avocat, mais ce dernier tardait à se manifester. Pourtant, sa mère et lui avaient appelé à maintes reprises et laissé des messages. Maître B ne prenait pas les appels et ne leur avait laissé aucun mot. La secrétaire leur demandait de rappeler plus tard. À 10h, plus personne ne répondit. -Ils ont tous quitté le cabinet, remarqua Norredine en raccrochant avec rage. Je suis sûr qu'il n'a rien appris de bon et qu'il n'avait pas le cœur à nous le dire.
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