Poignantes retrouvailles que celles des vieux militants de la célèbre fédération FLN de France, dimanche soir, à la salle Ibn-Khaldoun à Alger. Commémorant les manifestations du 17 octobre 1961, l'association des moudjahiddine de la Fédération FLN en France a invité les anciens camarades de lutte, à leur tête Omar Boudaoud, chef de la fédération du FLN de France, pour apporter leurs témoignages sur “la bataille de Paris”. Le souvenir de “la répression animale”, pour reprendre le qualificatif de M. Boudaoud, de ces manifestations pacifiques pour les français est encore vivace chez ces artisans de l'indépendance. “C'est la première fois depuis l'Indépendance que nous célébrons le 17 octobre avec une telle solennité”, a affirmé d'emblée le président de l'association, M. Mohand-Arezki Benyounès, dit Daniel avant d'ajouter : “Comme le 20 août, le 10 décembre, etc. le 17 octobre fait partie de ces dates qui doivent rester dans l'histoire.” Et d'exprimer sa fierté de “transmettre le flambeau” à la jeunesse non sans lui rappeler que “l'indépendance n'est pas tombée du ciel”. Tout en replaçant les manifestations du 17 Octobre 1961dans leur contexte, M. Amar Lounis, un militant de la fédération, a indiqué que la fédération FLN de France a rigoureusement appliqué “les décisions de la direction du FLN/ALN de porter la guerre sur le sol même de l'ennemi”. Non sans préciser que “c'est la base militante qui a exigé de la direction de la fédération une réaction aux décisions discriminatoires du préfet de police, Maurice Papon, qui avait imposé un couvre-feu à partir de 20 heures aux seuls algériens”. L'organisation du FLN est sortie plus forte que jamais de cette dure épreuve. Vient alors le tour de Omar Boudaoud pour soutenir : “C'est sur pression de la base — nous avions reçu 3 rapports qui insistaient sur la nécessité de faire quelque chose sinon l'organisation allait être étouffée — que le comité fédéral avait pris la décision d'organiser ces manifestations. Nous nous sommes tous mis d'accord là-dessus. Partant à Tunis pour arracher l'aval du GPRA, j'avais alors rencontré Bentobal qui m'avait dit : ‘C'est votre affaire. Si vous réussissez, c'est la révolution qui réussit, sinon c'est vous qui le payerez'.” “Les français ont beaucoup perdu dans cette bataille”, a-t-il conclu. A. C.