Des dizaines d'hectares de terres agricoles ont été urbanisés à Oued Tlélat (wilaya d'Oran), mais la procédure de changement de vocation n'a apparemment pas encore abouti. Du coup, le pôle urbain, future nouvelle ville de plus de 20 000 unités et lots à bâtir tous types confondus, pour une moyenne de 100 000 habitants, fait face à une tracasserie administrative qui pénalise les propriétaires de fonds de commerce qui ne peuvent obtenir le registre sans l'acte de propriété. "J'ai payé mon local jusqu'au dernier centime depuis trois ans, mais j'ai subi une fermeture faute de registre du commerce que je ne peux obtenir sans acte de propriété", déplore un jeune commerçant. Ce blocage administratif qui touche plusieurs locaux commerciaux pousse les riverains à se réfugier dans l'informel : vente d'eau douce, de fruits et légumes, ouverture de magasins en tous genres... La cité se transforme, petit à petit, en grand bidonville. D'où la question de la responsabilité concernant la protection du cadre de vie et de l'hygiène, notamment en période de pandémie. Il faut rappeler que les meilleures terres agricoles ont été sacrifiées pour reloger les familles des bidonvilles qui ceinturaient la ville d'Oran dans des logements sociaux éparpillés à travers la wilaya. Cependant, le changement de vocation de ces terres qui doit passer par l'approbation de la commission interministériel présidée par le chef de l'Etat a retardé la procédure et même bloqué les indemnités qui reviennent de droit aux fellahs des EAC et EAI depuis une dizaine d'années. "J'ai perdu 169 ha et je n'ai reçu aucun sou jusqu'à présent", affirme un membre d'une EAC du pôle urbain d'Oued Tlélat. Quant aux assiettes à haute valeur foncière, elles ont été réservées aux logements de haut standing destinés à un pouvoir d'achat élevé. Le reste du social a été orienté vers la périphérie avec toutes les conséquences qui en découlent, notamment à cause du chômage. Le dossier du foncier constitue un véritable casse-tête : des terres agricoles ont été massacrées, laissant les fellahs complètement désemparés. À Mahdia, l'APC a tracé une cinquantaine de lots de terrain d'une EAC mais les actes de propriété tardent à venir, ce qui pousse les citoyens à construire sans permis...