Cette deuxième conférence, après celle de janvier 2020, se tiendra avec la participation des ministres des Affaires étrangères des pays impliqués dans ce conflit. Berlin accueillera demain une nouvelle conférence sur la paix en Libye, ayant pour objectif essentiel de garantir la tenue d'élections en Libye en fin d'année et d'écarter troupes étrangères et mercenaires, dans ce pays qui peine encore à unifier ses institutions et à consolider une paix fragile. Cette deuxième conférence, après celle de janvier 2020, se tiendra avec la participation des ministres des Affaires étrangères des pays impliqués dans ce conflit et – une première – le gouvernement de transition libyen. Le 19 janvier 2020, une première conférence avait réuni dans la capitale allemande, sous l'égide des Nations unies, les dirigeants des pays impliqués dans le conflit et était parvenue à un accord fragile pour mettre fin au conflit. Il est question, donc, de faire le point sur la transition politique en Libye depuis la précédente conférence et "les prochaines étapes vers une stabilisation durable", explique le ministère allemand des Affaires étrangères, hôte de la conférence. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, devrait intervenir par vidéo. Les Etats-Unis seront aussi représentés via le secrétaire d'Etat américain, en tournée européenne. Le principal enjeu sera de garantir la tenue simultanée des élections présidentielle et législatives le 24 décembre, au sujet desquelles subsistent des doutes sur la réelle volonté du pouvoir en place de voir se dérouler ce scrutin. Aussi, il est attendu du sommet de Berlin 2 de faire avancer ce dossier à travers la conclusion d'un accord devant mettre en place les bases juridiques du scrutin. Ce qui contribuerait certainement à déblayer le terrain aux membres du Forum de dialogue politique libyen, qui tiendront une réunion en Suisse du 28 juin au 1er juillet en vue d'élaborer des propositions pour faciliter davantage la tenue des élections nationales le 24 décembre 2021, notamment en ce qui concerne la base constitutionnelle des élections. L'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU et chef de la Manul, Jan Kubis, a, dans ce contexte, renouvelé son appel à toutes les parties concernées à "œuvrer pour finaliser rapidement la base constitutionnelle et le cadre juridique des élections". Et ce, en réitérant l'engagement de l'ONU à "faciliter la tenue d'élections nationales le 24 décembre 2021, tel qu'énoncé dans la feuille de route du Forum de dialogue politique libyen et préconisé par la résolution 2570 (2021) du Conseil de sécurité de l'ONU", selon un communiqué de la Manul. Et dans le sillage de l'espoir qu'avait suscité la mise en place d'un gouvernement de transition, il s'agit, lors du sommet de Berlin, de tenter de trouver des solutions au problème des divisions entre les deux pouvoirs rivaux, en Tripolitaine (Ouest) et en Cyrénaïque (Est), à l'unification des institutions libyennes et au retrait des forces étrangères. En décembre, l'ONU estimait à quelque 20 000 le nombre de mercenaires et combattants étrangers en Libye : des Russes du groupe privé Wagner, des Tchadiens, des Soudanais, des Syriens... Plusieurs centaines de militaires turcs sont eux aussi présents en vertu d'un accord bilatéral conclu avec le précédent gouvernement de Tripoli. La Ligue des Etats arabes, l'ONU, l'Union européenne et l'Union africaine avaient réclamé ensemble un retrait des forces étrangères. Toutefois, une dispersion brutale de ces hommes surarmés représenterait une nouvelle menace pour les pays de la région, qui mettent en garde contre la réédition du scénario où le président tchadien Idriss Déby Itno a trouvé la mort en avril, lors d'une offensive de rebelles tchadiens venus de Libye.