Malgré une progression de la cadence des règlements, les stocks de sinistres à payer en assurance enregistre une hausse de 6,8%. Ces stocks passent de plus de 85,8 milliards de dinars au premier trimestre 2020, à 91,6 milliards de dinars à la même période de l'année en cours. C'est ce qui ressort de la dernière note de conjoncture publiée par le Conseil national des assurances (CNA). Au terme du premier trimestre 2021, constate le CNA, les sinistres déclarés du marché des assurances affichent un montant de plus de 19 milliards de dinars, en croissance de 16,9% par rapport au premier trimestre l'année dernière. Les règlements du marché marquent une progression de 12,2% pour atteindre 13,7 milliards de dinars à fin mars 2021, contre plus de 12,2 milliards de dinars à fin mars 2020. Pour rappel, dans une instruction datée du 9 mars 2021 adressée aux responsables des sociétés d'assurances de dommages, le ministère des Finances évoquait la réception "de requêtes émanant des assurés réclamant le règlement de leurs dossiers de sinistres, tout en faisant état des retards importants que connaît le traitement de ces dossiers". Pour les sociétés d'assurances, "cette situation est symptomatique de dysfonctionnements persistants qui altèrent la qualité de leurs services et qui ne contribuent pas, bien au contraire, à l'amélioration de leur image et au renforcement de la relation de confiance qui doit prévaloir entre les assureurs et les assurés", estimait le ministère des Finances. Le même ministère avait exigé des compagnies d'assurances de dommages de réduire le délai d'indemnisation des sinistres liés aux risques simples, et particulièrement en matière d'assurance automobile, à un maximum de 21 jours depuis l'introduction de la déclaration de sinistre jusqu'au versement de l'indemnisation. Le marché national des assurances, toutes activités confondues, a réalisé un chiffre d'affaires de 43,5 milliards de dinars à fin mars dernier, en progression de 7,7% par rapport à la même période de l'année passée. Les assurances de dommages, avec une part de marché de 85,2%, totalisent un chiffre d'affaires d'un peu plus de 37 milliards de dinars, en hausse de 4,3% par rapport à la même période de l'exercice précédent. Cette croissance est essentiellement tirée par la branche incendie et risques divers "IRD", dont le chiffre d'affaires, évalué à 15,1 milliards de dinars, a progressé de 13%, par rapport au premier trimestre de l'année dernière. En revanche, la branche "automobile", qui représente 52% du total du portefeuille des assurances de dommages, continue de broyer du noir. Elle a reculé de 3,2% au premier trimestre 2021, affichant un chiffre d'affaires estimé à peu plus de 19,2 milliards de dinars. "Les risques obligatoires fléchissent de 2,9%", relève la note de conjoncture qui signale, également, une baisse de 3,7% du nombre de contrats souscrits. Les garanties facultatives, qui dominent le portefeuille "automobile" avec une part de 76,5%, enregistrent une régression de 3,3% par rapport au 1er trimestre 2020. Selon le CNA, "la perte enregistrée, durant le 1er trimestre 2021, est évaluée à plus de 639 millions de dinars", en dépit de l'annulation de la taxe anti-pollution et l'instauration, au titre d'une convention signée par la majorité des sociétés d'assurances de dommages, d'un taux plancher maximal autorisé de 50% pour l'octroi de réductions. La note de conjoncture fait état également de la concrétisation de nouvelles affaires conséquentes (flottes) et de l'extension du réseau de certaines sociétés. Le CNA explique cette régression par les conséquences de la crise sanitaire, entraînant, de ce fait, une baisse des souscriptions, mais aussi par le décalage de l'enregistrement d'importants contrats au niveau de certaines sociétés. Meziane Rabhi