Sur une superficie globale de 2 100 ha, quelque 171 ha, répartis à travers huit communes et gérés par 14 agriculteurs multiplicateurs, ont été dédiés cette saison à la culture de neuf variétés de semence. Alors que son prix de vente au détail a dépassé tout entendement et demeure toujours hors de portée des petites bourses, une récolte prévisionnelle de 67 200 q de pomme de terre destinée à la consommation, soit un rendement estimé à 320 q/ha, est attendue dans la wilaya de Sidi Bel-Abbès, au titre de l'actuelle campagne de récolte 2020-21, dont le lancement est prévu la semaine prochaine, a déclaré à Liberté Belguendouz Moussouni, directeur de wilaya des services agricoles. Il a fait savoir que sur une superficie globale de 2 100 ha, quelque 171 ha, répartis à travers huit communes et gérés par 14 agriculteurs multiplicateurs, ont été dédiés cette saison à la culture de neuf variétés de semence qui, selon des prévisions, donneront une récolte de 45 290 q, soit 265 q/ha. Ces neuf variétés concernées par la multiplication sont : "Désirée", "Arizona", "Kuroda", "Rudolph", "Margarita", "Spunta", "Manitou", "Bartina" et "Amorosa". S'agissant du problème de production du tubercule en grande quantité, Djilali Bensaâdoune, directeur de la Coopérative de production de la semence de pomme de terre (Caps), l'a imputé au manque d'eau d'irrigation, à l'absence de précipitations, mais aussi à la cherté de la semence et des engrais. "Il y aussi la diminution de la superficie consacrée à la culture de la pomme de terre qui a énormément régressé par rapport à la saison précédente qui était de 2 800 ha. Donc, c'est à cause de ces difficultés que de nombreux producteurs ont abandonné la filière pomme de terre qui n'est plus très rentable", a-t-il remarqué. Et M. Bensaâdoune de détailler : "À titre d'exemple, moi je faisais jusqu'à 120 ha et cette année je suis à 15 ha. L'importation de la semence a été aussi limitée à 50 000 tonnes, alors qu'elle était à plus de 130 000 tonnes à l'échelle nationale. La production, elle, atteignait jusqu'à 300 q/ha. Pour ce qui est des zones spécialisées dans la filière pomme de terre, on cultivait jusqu'à 200 ha, notamment au niveau des communes de Tabia, de Chetouane, de Telagh, de Mezaourou et de Mostefa-Ben Brahim. Concernant l'irrigation, toutes les superficies plantées à travers la wilaya sont irriguées à 100%. Quant à la main-d'œuvre, elle est disponible et est payée 1 500 DA/j." Par ailleurs, le directeur de la Caps a estimé que la récolte de cette saison n'est pas tout à fait bonne et est insuffisante par rapport à la saison passée. "Si on atteint les 200 kg/ha, ce sera bien, et je pense que les prix au détail ne vont pas baisser comme ce fut le cas auparavant, surtout que le prix de la semence a atteint 20 000 DA/q, soit une moyenne de 10 ha par fellah", a-t-il expliqué. Que faire alors ? "Il est temps de changer la zone de production, notamment au sud de la wilaya, qui dispose d'une bonne qualité du sol et de l'eau d'irrigation, qui sont indispensables pour l'augmentation de la production et l'amélioration de la productivité. Il faut aussi encourager les agriculteurs à investir dans cette filière", a proposé M. Benssâdoune.