■ La société Batimatec Expo renoue avec l'activité en organisant, depuis hier, la première édition du Salon Alger Ceramica Expo au Palais des expositions (Safex). Ce salon est dédié à la filière céramique. Ce rendez-vous dédié à la céramique semble tomber à point nommé puisque, selon différents intervenants, la filière est à la croisée des chemins. Certes, le secteur de la céramique est aujourd'hui en plein essor. Il bénéficie d'un nombre conséquent d'unités de production, d'une capacité qui avoisine les 200 millions de m2 par an. Par ailleurs, la décision prise par les pouvoirs publics de suspendre l'importation des produits céramiques constitue une énorme bouffée d'oxygène pour les producteurs. Reste que les opérateurs se plaignent de beaucoup d'entraves, notamment l'approvisionnement en matière première. Rencontré lors du salon, le président de l'Association des céramistes algériens (ACA), Mohamed Meftahi, a souligné que le manque de matières premières porte un sérieux préjudice à l'activité. À en croire le président de l'ACA, il n'y a qu'un seul fournisseur crédible de matière première installé à Tizi Ouzou, et cette situation a contraint des opérateurs à importer la matière première. Mohamed Meftahi a indiqué que l'association avait sollicité le ministère pour mettre à leur disposition une exploitation collective, d'une carrière de feldspaths, mais aucune suite n'a été donnée à cette demande. Avec un fonctionnement normal du secteur du BTPH, Mohamed Meftahi a estimé que le secteur de la céramique peut mettre 80 millions de m2 à l'exportation, sachant que la consommation annuelle de céramique en Algérie est évaluée à 120 millions de m2. De son côté, le P-dg du Centre d'études et de services technologiques de l'industrie des matériaux de construction (Cetim), Madi Lyès, a estimé que le secteur de la céramique en Algérie est aujourd'hui au niveau international en termes de savoir-faire. Mais il n'y a pas que cela, a-t-il ajouté. Madi Lyès a souligné que la compétitivité d'un produit passe inévitablement par sa qualité. C'est pour cela qu'il a insisté sur l'impératif de libérer les règlements techniques qui obligeront les opérateurs à faire certifier leurs produits. Actuellement, peu d'opérateurs procèdent à la certification de leurs produits. D'où la persistance sur le marché de certains produits céramiques de mauvaises qualités.