L'inflation commence à s'accélérer, atteignant 5,7% sur les cinq premiers mois de 2021, par comparaison à la même période de l'année écoulée, selon les dernières données fournies par l'Office national des statistiques (ONS). Ainsi, l'inflation remonte, après avoir évolué dans des proportions modérées, ces dernières années (en 2020, le taux avait atteint 2,4%, contre 2% en 2019). Cette poussée est due à une hausse générale des prix des différents groupes de produits : les biens alimentaires ont augmenté de 6,8%, tirés notamment par les produits agricoles frais (+8,7%) et les produits alimentaires industriels (+5%). Les biens manufacturés et les services ont, également, connu la même tendance avec respectivement +6,3% et +1,5%. Si elle ne s'atténue pas, cette inflation pourrait nuire à la croissance. Un autre casse-tête pour l'Exécutif. Rapportée cependant sur une année, l'inflation semble modérée, puis qu'elle s'est établie à 3,9%. Ce chiffre correspond au taux d'inflation moyen annuel calculé en tenant compte d'une période de 12 mois allant de juin 2020 à mai 2021, en comparaison avec la période allant de juin 2019 à mai 2020. Quant à la variation mensuelle des prix à la consommation, qui est l'évolution de l'indice du prix du mois de mai 2021 par rapport à celui du mois d'avril 2020, elle est de -0,11%, indique l'Office. En termes d'évolution mensuelle et par catégorie de produits, les prix des biens alimentaires marquent une diminution de (-0,7%), induite particulièrement par l'évolution baissière des prix des produits agricoles frais (-2,1%), et ce, suite au fléchissement des prix d'un grand nombre de produits relevant de cette catégorie, notamment la viande de poulet (-7,3%), les légumes (-14%) et les œufs (-5,2%). D'autres produits de la même catégorie ont, par contre, suivi une tendance à la hausse. Il s'agit essentiellement des fruits frais (+3%) et de la pomme de terre (+35%). Pour ce qui est des produits alimentaires industriels, ceux-ci ont connu une légère hausse (0,8%), traduisant une augmentation des prix des huiles et graisses (+1,2%), des sucres et produits sucrés (+1,7%) ainsi que des pains et céréales (+0,8%) en mai dernier par rapport à avril 2021. Quant aux prix des produits manufacturés et les services, ils ont grimpé, respectivement, de +0,2% et de +0,6%. Les prix des groupes habillement-chaussures et santé et hygiène corporelle ont augmenté de (+0,9%), contre +0,7% pour le groupe divers, alors que les prix à la consommation dans le reste des groupes ont stagné. Des experts estiment qu'il y a beaucoup à dire sur les méthodes de calcul utilisées pour déterminer l'inflation et que les chiffres établis par l'ONS ne reflètent pas souvent la valeur mercuriale. Ils rappellent que l'ONS ne tient pas compte des prix des produits importés. Or, le taux d'inflation est fortement impacté par une inflation importée. Celle-ci est devenue une source importante de tensions inflationnistes. En résumé, le panier de la ménagère coûte, aujourd'hui, plus cher que les statistiques de l'ONS ne le montrent.