Jeudi, le café de la littérature de la Bibliothèque nationale a accueilli la journaliste italienne Giuliana Sgrena, qui a présenté sa dernière publication, Le Front irakien : journal d'une guerre permanente, traduit et publié par les éditions Aframed. L'ouvrage de G. Sgrena décrit l'atmosphère irakienne à la veille du déclenchement de l'invasion américaine et les premiers mois de cette guerre. Devant un parterre composé notamment de ses amis d'Algérie, la journaliste italienne devait revenir sur son kidnapping par les terroristes, le 24 février 2005 au cœur de Bagdad, à sa sortie de l'université où elle a recueilli des témoignages d'Irakiens qui avaient fui Faloudja, la ville sunnite pratiquement rayée de la carte par les Américains, ainsi que sur sa libération. Elle précise que la lumière n'est toujours pas faite sur le déluge de feu américains qui s'était abattu sur le véhicule qui l'avait évacuée, au moment où elle regagnait l'aéroport de Bagdad pour rejoindre Rome. G. Sgrena devait relater sa vie de captive avec beaucoup d'humour et des anecdotes sur ses ravisseurs, qui voulaient tout connaître de sa vie de femme occidentale ! Je suis sauve, d'abord parce que mes ravisseurs ont pris conscience de la vaste mobilisation pour ma libération en Italie et à l'étranger et, grâce au sacrifice d'un agent des services italiens qui, au prix de sa propre vie, a empêché les balles américaines de m'achever, devait conclure G. Sgrena, pour qui l'enthousiasme sera absent tant que ne sera pas élucidé le guet-apens dont elle a fait l'objet de la part des marines américains, une fois sortie des griffes du terrorisme. La soirée, très conviviale, s'est clôturée par un concert de Meskoud, qui a chanté les morceaux cultes de son répertoire. D. B.