Dans son dernier rapport mensuel sur le marché pétrolier, l'AIE a indiqué que l'impasse des négociations de l'Opep+ sur les niveaux de production de brut pourrait conduire à une guerre des prix. L'impasse au sein de l'Opep+ risque d'entraîner une guerre des prix, a averti, hier, l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Dans son dernier rapport mensuel sur le marché pétrolier, l'AIE a indiqué que l'impasse des négociations de l'Opep+ sur les niveaux de production de brut pourrait conduire à une guerre des prix. "Le risque d'une bataille de parts de marché, même s'il est minime, plane sur les marchés, tout comme le risque que les prix élevés du carburant alimentent l'inflation et nuisent à une reprise économique encore fragile." L'AIE a souligné que les acteurs du marché de l'énergie surveillaient de près la perspective d'un creusement du déficit d'approvisionnement si un accord n'était pas conclu par l'Opep et ses alliés de l'Opep+. Cette situation, née d'un désaccord entre l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, a contraint les ministres de l'Opep+ à annuler la semaine passée des discussions visant à trouver un consensus sur la production pétrolière du groupement. "L'impasse dans laquelle se trouve l'Opep+ signifie que, jusqu'à ce qu'un compromis puisse être trouvé, les quotas de production resteront aux niveaux de juillet. Dans ce cas, les marchés pétroliers se resserreront de manière significative alors que la demande rebondit après le plongeon causé par la pandémie de coronavirus en 2020", a indiqué l'AIE. Selon le rapport de l'AIE, "l'offre mondiale de pétrole continue de croître de mois en mois, mais pas assez vite pour répondre à une croissance de la demande encore plus forte". Les niveaux de stockage de pétrole dans la plupart des pays développés sont bien en dessous des moyennes historiques et les prélèvements sur les stocks de pétrole cet automne devraient être les plus importants depuis au moins une décennie. "Avec des stocks aujourd'hui inférieurs à leur moyenne des cinq ans, il reste un écart que l'Opep+ pourrait combler pour cette année", a souligné l'Agence. Il reste que les membres de l'Opep et de l'Opep+ n'ont toujours pas réussi à s'entendre sur les niveaux de relèvement de leur production à compter du mois d'août. En attendant, la demande a crû en juin de 3,2 millions de barils par jour (mb/j), pour atteindre 96,8 mb/j, note l'AIE. À ce rythme, la demande mondiale, qui s'était effondrée avec la pandémie de Covid-19, devrait dépasser les niveaux d'avant la crise d'ici à la fin 2022. Elle pourrait ainsi s'établir à 99,5 mb/j en moyenne, a prédit l'AIE, "bien que l'escalade des cas de Covid dans un certain nombre de pays reste un risque-clé" menaçant cette prévision, a ajouté le rapport. L'offre, elle, a crû de 1,1 mb/j en juin, à 95,6 mb/j, l'Opep+ ouvrant légèrement les vannes tout comme les producteurs hors de l'alliance. Les chances d'une nouvelle réunion de l'Opep+ cette semaine semblent de plus en plus improbables car le groupe n'a pas réussi à résoudre les différends entre les principaux membres de l'Opep, l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis (EAU), ce qui a entraîné l'incapacité de décider des niveaux de production futurs la semaine dernière, ont déclaré, lundi à Reuters, des sources de l'Opep+.