La situation épidémiologique est inquiétante et dangereuse. Les chiffres enregistrés depuis plusieurs jours parlent d'eux-mêmes. Cela nécessite davantage de vigilance de tout un chacun car nous n'avons pas encore atteint le pic. C'est du moins ce qu'a annoncé lundi dernier le Pr Riad Mahiaoui, membre du Comité scientifique de suivi de la pandémie de coronavirus, à un confrère de Radio Sétif. Hormis six wilayas du pays, le nouveau variant de ce maudit virus qui se propage à une vitesse vertigineuse s'est étendu aux quatre coins du pays. Le Pr Mahiaoui a, par ailleurs, indiqué que le Comité scientifique se prépare à toutes les probabilités, d'où la réquisition de tous les lits des services médicaux et chirurgicaux aux patients atteints de Covid-19. Hormis les services des urgences qui continuent à travailler normalement tout en annonçant le report de toutes les interventions chirurgicales qui n'entrent pas dans le cadre des urgences. Pis encore, le membre du Comité scientifique a annoncé qu'en cas de besoin et de nécessité absolue, il n'est pas écarté de recourir à des espaces ouverts en érigeant des chapiteaux qui seront dotés de tous les moyens dont ceux de l'Armée nationale populaire (ANP) pour une meilleure disponibilité de l'oxygène, tout en prêtant aide et assistance aux patients. Le Pr Mahiaoui a, par ailleurs, indiqué qu'actuellement, le souci, voire la priorité des autorités sanitaires, est la disponibilité de l'oxygène tout en le garantissant pour toutes les structures hospitalières. "Nous œuvrons nuit et jour pour revoir à la hausse la capacité de production et de distribution de cette matière vitale car nous assistons à une grande consommation ces jours-ci", dira le spécialiste. Et de renchérir : "Chaque patient a besoin actuellement d'au moins 20 litres d'oxygène médical par seconde et nous avons un grand nombre de jeunes âgés entre 35 et 40 ans dans les hôpitaux pour des problèmes respiratoires." Comparant cette vague à celle de la même période de l'année passée, le Pr Riad Mahiaoui a révélé que l'on assiste à moins de personnes contaminées, cependant avec des formes plus graves, voire avec plus de consommation d'oxygène par rapport à l'année passée et ce, à cause de cette nouvelle souche. Le chef de service de réanimation du CNMS a, sur un autre volet, indiqué qu'un plan des congés des différents personnels a été arrêté, cependant, il a été compromis par le rebond des cas de contamination, car la priorité de soigner les malades reste un devoir. S'agissant de la vaccination, le P r Mahiaoui a annoncé que les services concernés entameront prochainement des opérations de vaccination tous azimuts au niveau des centres commerciaux et des espaces de loisirs et de divertissement, ainsi que dans différents endroits qui connaissent une grande affluence de population. "Nous assurerons l'acheminement et la vaccination des personnels de toute société, administration ou entité qui demanderait à vacciner ses personnels", dira le membre du comité scientifique qui, au mois d'avril passé, a mis en garde contre une recrudescence des cas si les gestes barrières préventifs ne sont pas respectés et n'avait pas écarté le risque de l'apparition d'une troisième vague plus meurtrière.