L'Algérie a dénoncé, hier, via son ministère des Affaires étrangères, la décision unilatérale du président de la Commission de l'Union africaine (UA), Mahamat Faki, d'accueillir Israël comme membre observateur, qualifiant cela de "non-événement", en référence surtout à ce qu'Alger qualifie d'"agitation médiatique" qui s'est faite autour cette question. Dans un communiqué transmis hier aux médias, le ministère des Affaires étrangères a affirmé que "la récente décision du président de la Commission de l'Union africaine d'accueillir un nouvel observateur qui relève de ses prérogatives administratives n'est pas de nature à altérer le soutien constant et actif de l'organisation continentale à la juste cause palestinienne et son engagement envers la réalisation des droits nationaux inaliénables du peuple palestinien, y compris son droit à l'établissement de son Etat indépendant avec Al-Qods pour capitale", soulignant toutefois que "prise sans le bénéfice de larges consultations préalables avec tous les Etats membres, cette décision n'a ni la vocation ni la capacité de légitimer des pratiques et comportements dudit nouvel observateur qui sont totalement incompatibles avec les valeurs, principes et objectifs consacrés dans l'acte constitutif de l'Union africaine". Membre observateur au sein de la défunte Organisation de l'unité africaine (OUA), Israël a perdu cette qualité en 2002, au lendemain de la création de la création de la nouvelle organisation panafricaine, dont l'appellation est devenue l'Union africaine. "L'agitation médiatique, autour de ce qui relève davantage du 'non-évènement' que d'une percée à potentiel stratégique, ne saurait porter préjudice aux exigences fondamentales d'une paix juste et durable au Moyen-Orient telles que consacrées par l'Afrique et toute la communauté internationale et telles que formulées dans l'initiative arabe de paix adoptée par le Sommet arabe tenu en 2002 à Beyrouth et à laquelle l'Union africaine a apporté son plein soutien", insiste le MAE dans son communiqué, rappelant que "l'Algérie qui a initié et promu le processus de développement et d'élargissement du partenariat stratégique entre l'Afrique et le monde arabe continuera d'œuvrer en faveur du renforcement continu de la solidarité entre les deux ensembles au bénéfice de tous leurs peuples". Pour rappel, de larges concertations entre les membres de l'Union africaine ont été lancées, selon des sources diplomatiques, sous la coordination de l'ambassadeur palestinien auprès de l'UA et l'ambassadeur de Tunisie, président en exercice du sommet de la Ligue arabe, ainsi que l'ambassadeur d'Algérie en sa qualité de président du prochain sommet, pour débattre de la récente décision contestée de Moussa Faki.