La cadence de la campagne de vaccination enregistre depuis pratiquement deux semaines une avancée appréciable à Boumerdès. Le nombre de personnes vaccinées quotidiennement au niveau des centres de vaccination existant au niveau des 32 communes de la wilaya est en nette progression. "Nous vaccinons actuellement en une journée ce qu'on vaccinait précédemment en dix jours, voire un peu plus", déclare M. Ouabbas Saïd, directeur de la santé de wilaya, qui ajoute que près de 4 000 personnes ont été vaccinées pour la seule journée du vendredi 24 juillet dernier, lors d'une opération qui a ciblé les fidèles dans les mosquées de la wilaya. Pour sa part, le Dr Ouhadj Salah, chef du service de la prévention au niveau de la DSP de Boumerdès, qui abonde dans le même, avance le chiffre de plus de 46 000 personnes vaccinées à ce jour, ce qui représente un taux de plus de 12%. "Si cette cadence se maintient, on arrivera à vacciner 70% de la population avant la fin de l'année", assure ce soignant. Cette vaccination, explique-t-il, protège à hauteur de deux niveaux. L'un à titre individuel qui évite à la personne de faire une forme grave de la Covid, et l'autre à titre collectif, qui assure une immunité qui va freiner la dissémination du virus."En ces moments difficiles de l'épidémie, le respect des mesures barrières a également une importance primordiale car l'immunité exige au moins deux semaines après la vaccination pour assurer une protection quasi définitive contre le virus", rappelle M. Ouhadj. Une autre campagne, ajoute notre interlocuteur, a été lancée avant-hier dimanche et s'étalera jusqu'au 28 de ce mois. Elle a ciblé les douars et les régions défavorisées et éparses de la wilaya. Cette opération a nécessité, précise-t-il, la mobilisation de 5 équipes médicales et de 18 ambulances. Rien que pour la journée du dimanche, dit-il, 600 personnes ont reçu la première dose du vaccin. Par rapport à la pandémie qui se propage rapidement, ce soignant déplore le comportement négatif et le relâchement total de la population qui ont favorisé la propagation du virus. La saison estivale, les regroupements lors des célébrations des fêtes et dans les espaces publics et l'abandon des gestes barrières sont autant d'ingrédients aux conséquences fâcheuses. Preuve en est, argumente-t-il, les hôpitaux à Boumerdès sont arrivés à saturation. "Nous avons dû faire une extension de 50 lits en plus des 250 déjà existants pour faire face au flux des malades. Nous sommes actuellement au maximum de nos capacités. Le problème de non-disponibilité de l'oxygène réduit encore plus notre marge de manœuvre", alerte le Dr Ouhadj. Cet épidémiologiste souligne par ailleurs que si le pic de l'épidémie n'est pas atteint d'ici à la fin de la semaine, la situation va s'empirer.