Il semble que le MJS est réellement décidé à régulariser la situation du terrain de golf, objet de convoitises inavouées. C'est du moins ce que nous avons appris de sources bien informées. Il était temps, pourrait-on dire. Les dirigeants du Golf Club d'Alger (GCA) que nous avons reçus à notre rédaction n'ont pas manqué d'exprimer leur soulagement quant à l'heureuse initiative du ministre de la jeunesse et des sports de prendre les choses en main. Une décision qui pourrait du coup faire oublier le cauchemar vécu en juillet dernier lorsque la force publique constituée de dizaines d'hommes était venue pour mettre dehors l'administration de GCA après une présence et une gestion rigoureuse des lieux durant plus de sept années. Une décision inattendue et surprenante comme le confirment nos interlocuteurs expliquant que “les relations tièdes s'étaient même normalisées avec l'OCO”. Pour preuve, une correspondance émanant de l'office en date du 28 mars 2005 invite l'administration du GCA à régulariser sa situation locative. “Dans le but de régler définitivement le contentieux existant entre l'OCO et l'association Golf Club d'Alger, il y a lieu de vous acquitter de vos redevances locatives conformément aux dispositions du contrat de location-gérance n°57/09 du 30/01/99, notamment son article 15”, dit le document qui reprend la somme dont est redevable le GCA de laquelle il y a lieu de déduire le montant des frais engagés pour la rénovation du terrain de golf sous réserve de l'authenticité des factures présentées. Dans le même document, l'OCO exprime sa disponibilité à discuter avec le GCA, en tant qu'association, des modalités pratiques de la gestion du golf et du restaurant. Pour l'association, c'était là une main tendue synonyme de l'ouverture d'une nouvelle ère augurant la fin d'un conflit né beaucoup plus d'un malentendu sachant que le GCA s'est toujours montré disponible au dialogue et à la concertation. Nos interlocuteurs n'ont de cesse de clamer haut et fort leurs bonnes intentions. Dans une première étape, ils affirment que la contrepartie des redevances locatives est majoritairement justifiée par les travaux de rénovation et d'aménagement que l'on peut vérifier sur le terrain. Il est vrai que beaucoup de transformations ont été opérées depuis 1999. et c'est parce que les dirigeants, authentiques fondateurs du GCA, se sont pleinement investis dans ce projet grandiose, qu'ils n'admettent pas l'idée de s'arrêter en si bon chemin et voir d'éventuels opportunistes amateurs de coups bas s'en emparer. M. Noureddine Benmiloud rappelle les différentes étapes ayant trait à ce dossier à commencer par la réunion du 18 mars 2003 qui a regroupé les responsables du MJS et les dirigeants du GCA, conformément aux orientations du ministre de la jeunesse et des sports de l'époque concernant le développement de la pratique golfique. De cette réunion, il est résulté un accord commun de prise en charge de cette discipline. Dans le PV qui a sanctionné la dite réunion l'on peut lire : “En attendant la réhabilitation du parcours actuel qui exige du temps, il serait bon qu'une formation soit entreprise au profit de 2 à 4 éléments choisis par le GCA, de façon qu'ils soient opérationnels dès la remise en état du parcours. Le DDS estime que ce genre de formation déjà réalisée au bénéfice de la fédération équestre algérienne peut être envisagée pour le golf. Les conditions de la formation et l'utilisation des cadres à l'issue de leur formation devront faire l'objet d'un contrat entre le GCA et les intéressés.” UN TERRAIN DE GOLF DANS CHAQUE WILAYA Beaucoup de contacts s'en suivirent et les ministres qui se sont succédé à la tête du secteur sont tous arrivés à la conclusion que cette discipline sportive n'a jamais eu la considération qui lui échoit. Pourtant, elle reste l'unique dans notre pays à réunir un nombre aussi important de représentants de missions diplomatiques. Heureusement que l'actuel ministre, Yahia Guidoum, semble disposé à étudier le dossier et de remettre certainement les pendules à l'heure. Les amateurs, parmi eux une centaine de diplomates, hommes d'affaires, universitaires et chefs d'entreprise, sont dans l'attente de renouer avec ce parcours. Le seul en Algérie que les dirigeants, les authentiques, veulent rehausser au rang mondial en formulant le vœu que le souhait de Guidoum de créer un terrain de golf dans chaque wilaya soit réalisé. Le président, les vice-présidents et autres adhérents continuent en tout cas de manifester leur volonté pour contribuer à la concrétisation du grand projet relatif à ce parcours. Hélas, ils s'interrogent sur les lenteurs qui caractérisent les procédures devant aboutir à sa réalisation. “Il est inadmissible que des pays moins nantis que l'Algérie disposent de plusieurs parcours de golf de classe internationale, pendant que des forces occultes essaient de freiner les bonnes volontés”, dira l'un d'eux. Pour la petite histoire, il y a deux ans, l'ambassadeur du Canada, féru de golf, a été contraint de se déplacer un week-end au Maroc faute de disponibilité du terrain de Dely Ibrahim, fermé à l'époque. Sidérant ! A. F.