Cette route, qui relie aussi la wilaya de Tizi Ouzou à Boumerdès, a été durant les années 1990 un véritable coupe-gorge. Cela a beaucoup contribué à son abandon, en plus de l'état de dégradation dans lequel elle était, contraignant les automobilistes à effectuer de longs détours pour rejoindre leurs destinations. Après une vingtaine d'années d'abandon total, le chemin intercommunal menant de Draâ Sachem, à Draâ El-Mizan, vers Iâllalen, dans la commune d'Ait Yahia Moussa, a été finalement pris en charge par la direction des travaux publics de la wilaya de Tizi Ouzou, a-t-on appris. Fortement dégradée, cette route de 14 km n'est plus empruntée par les automobilistes des villages de la commune d'Ait Yahia Moussa, à savoir Iâllalen, Ighil El Vir, Ath Moh Kaci, Imzoughène qui sont contraints d'effectuer, quotidiennement, des détours pour se rendre au chef-lieu de daïra. "Au lieu de faire 14 km, nous sommes contraints à transiter par la RN 25 pour en faire plus d'une vingtaine de kilomètres", nous confie un habitant d'Iâllalen. Pour cet habitant d'Ath Moh Kaci, l'abandon de cette route n'a fait qu'aggraver l'enclavement de leur village. S'il est vrai que les comités de village n'ont jamais cessé de réclamer son bitumage, ce n'est qu'en 2019 que les travaux de sa rénovation ont été lancés. Malheureusement, avec l'arrivée de la pandémie de coronavirus en mars 2020, les travaux de décapage et d'élargissement ont été arrêtés durant des mois par l'entreprise à cause du confinement. À la grande joie des ces milliers d'habitants, l'entreprise est revenue sur les lieux de ce début de semaine pour reprendre les travaux. "Nous souhaitons que cette route soit bitumée avant l'arrivée de l'hiver. C'est la période propice pour le bitume d'autant plus que l'assise de ce chemin est bien mise en place", dira de son côté un élu à l'APC d'Ait Yahia Moussa. Pour l'ex-président du comité de village d'Iâllalen, la prise en charge de cette route a été l'une des revendications essentielles de l'assemblée qu'il dirigeait depuis le début des années 2000. "Dans toutes nos réunions avec les autorités, nous évoquions l'état piteux de cette route qui nous a pénalisés durant des années. Dès le début du terrorisme au milieu des années 1990, ce chemin est devenu un coupe-gorge, car il était écumé de terroristes surtout qu'il traverse une forêt dense. Puis, il fut coupé à la circulation", explique cet ex-président du comité de village. À noter que cette route est un raccourci pour se rendre à Tizi Ouzou en évitant de passer par la RN 25. "C'est une route qui réduit de plusieurs kilomètres la distance entre Draâ El-Mizan et le Pont noir pour se rendre à Tizi Ouzou. Dès qu'elle sera livrée à la circulation, de nombreux automobilistes l'emprunteront et éviteront les virages dangereux et glissants de la RN 25 notamment en hiver", conclut notre interlocuteur. À présent, les habitants souhaitent que la même direction prenne désormais en charge le chemin intercommunal allant de Tamda-Ali en passant par Tafoughalt jusqu'aux villages du versant nord de Tizi Gheniff, qui est dans un état de délabrement avancé notamment après le passage des réseaux d'AEP et de gaz naturel sur une distance de 15 km. "Ce chemin a le rang de chemin de wilaya parce qu'il relie la wilaya de Tizi Ouzou à Boumerdès du côté de Timezrit", estime, de son côté, un membre du comité de village de Tafoughalt. O. Ghilès