Bien qu'officiellement interdites à la baignade pour cause de Covid-19, les plages béjaouies, notamment celles de la côte Ouest, demeurent fréquentées par les estivants. Les habitants de Béjaïa, mais aussi les estivants, qui ont choisi de passer leurs vacances dans l'antique Bugia, bravent l'interdiction des autorités et ne semblent pas être gênés par la situation sanitaire qui s'est dégradée ces derniers jours comme peuvent en témoigner les hôpitaux, quasi saturés, et le nombre très élevé de décès par la Covid-19 ou par manque d'oxygène. En dépit de cette conjoncture difficile, ils se rendent toujours à la plage, notamment les week-ends. Ce qui fait craindre le pire, déplore Hafid Boudrahem, le surveillant médical du CHU de Béjaïa, qui ne cesse d'appeler les gens à respecter la distanciation physique et à porter le masque de protection. Si les jours de la semaine, il y a un peu moins de monde, explique Alili, un habitant de la station balnéaire de Saket, les week-ends, les plages sont littéralement investies par les familles ou par des groupes de personnes. Et cela n'échappe pas à la vigilance des services de sécurité, la Gendarmerie nationale en l'occurrence. D'ailleurs, lesdits services sont intervenus, vendredi après-midi, sur les plages de Boulimat, mais aussi à Tighremt pour déloger ces réfractaires à la réglementation. Sur la grande plage de Tighremt, à quelque 50 kilomètres à l'ouest de Béjaïa, les éléments de la gendarmerie ont dû attendre les renforts pour intervenir, la plage de Timridjine étant pleine à craquer vendredi. "Ce n'était pas évident de dégager tout ce beau monde", témoigne Adel, qui loue chaque année une maison chez le même propriétaire. "Ils ont dû attendre les renforts pour intervenir", poursuit-il. À Boulimat, le décor est différent. Les baigneurs sont visibles à l'œil nu depuis la RN24, reliant Béjaïa à la wilaya de Tizi Ouzou, via Azeffoun. Les gendarmes n'ont pas à rejoindre la plage pour compter le nombre de baigneurs. Ils peuvent le faire depuis la route. C'est le cas aussi à Saket ou à Ach El-Vaz. Les plages peuvent être surveillées de loin. Ce qui facilite la tâche aux gendarmes, très sollicités tant que la pandémie est en alerte rouge, comme c'est le cas présentement. Mais les week-ends, plus précisément du jeudi à samedi soir, les gens semblent se lâcher, déplore Djahid, un habitant du douar Aït Timesyet dans la région de Mezzaï. "Vendredi soir, le trafic des véhicules est incessant jusqu'à 22h, alors que le couvre-feu commence officiellement à 20h. Comment font ces gens-là ? J'ai franchement du mal à comprendre", s'interroge-t-il sur ces estivants qui ignorent allègrement les mesures d'interdiction qui sont édictées pour freiner la propagation de la pandémie. Pis encore, déplore-t-il, "certains fast-foods ouvrent sans être inquiétés". Et de s'interroger sur ce "deux poids, deux mesures". Une partie des baigneurs préfère des endroits plus discrets, des petites plages, voire des criques. Pour Abdelghani qui a son cabanon à Tazeboudjt, "cela ne veut pas dire que le fait d'être à l'abri des regards dispense de l'obligation de faire attention, même s'il prend soin de ne pas se regrouper et de respecter la distanciation physique". M. Ouyougoute