Les citoyens de la région demandent le maintien d'une annexe de l'hôpital de Draâ El-Mizan ouverte dans un espace privé, mise à disposition par un bienfaiteur, afin de soulager l'EPH Krim-Belkacem, actuellement saturé par le nombre important des malades atteints de coronavirus. La situation au niveau de l'hôpital Krim-Belkacem de Draâ El-Mizan, au sud de la wilaya de Tizi Ouzou, reste tendue. Le flux de patients vers cet EPH ne baisse pas encore. Lundi, le nombre de malades était de 163 personnes, réparties sur pratiquement tous les services, à l'exception de ceux de la maternité, de la pédiatrie et de la néonatologie. La bonne nouvelle est la mise en service du générateur d'oxygène acquis par la cellule de crise Covid-19. Dès l'arrivée de cet appareil samedi dernier, les bénévoles n'ont pas quitté les lieux jusqu'à sa mise en marche. "C'est un soulagement. Ce générateur peut alimenter jusqu'à 60 sources d'oxygène. Actuellement, ce sont tous les services du rez-de-chaussée qui sont servis alors que les autres services sont alimentés par notre citerne. En tout cas, le problème de l'oxygène commence à être réglé", affirme Lounès Bounous, directeur de cet hôpital, en signalant que la consommation d'oxygène durant les vingt-quatre heures précédentes, c'est-à-dire de la soirée du dimanche à lundi, n'était que de 60% des capacités de l'hôpital. "Nous avons un évaporateur de 5 000 litres. Le stock jusqu'à cette heure-ci, neuf heures de la journée de lundi, est de 2 250 litres car nous avons réceptionné 1 700 litres. Par contre, il n'y avait jusqu'à la même heure aucun obus plein parmi les 42 obus que possède cette structure hospitalière", a-t-il encore expliqué. Pour sa part, un technicien ayant participé à l'installation du générateur d'oxygène affirme que la capacité de cet appareil est entre 80 et 85 sources en temps normal. S'il est vrai que le mouvement associatif a fait des pieds et des mains pour l'acquisition de ce générateur en un temps record, il est attendu que le grand générateur, payé par El Hadj Hamitouche, patron de la Laiterie Soummam, pour un montant de plus de 23 millions de dinars, arrive le plus tôt possible. "Dès que l'autre générateur sera là, nous ferons don de ce petit générateur à une autre structure hospitalière", a promis Hacène Mézioud, membre de la cellule de crise Covid-19. L'autre satisfaction, selon le directeur, est le renvoi des garde-malades dans la soirée de dimanche, qui a quelque peu agi sur le fonctionnement des services. "La consommation d'oxygène a été réduite juste après de 10%. À vrai dire, il y avait de l'anarchie à cause du nombre important de garde-malades qui surexploitent les sources d'oxygène", regrette-il. Concernant la "fermeture temporaire" de l'annexe de l'EPH, qui a été ouverte dans une structure mise à sa disposition par un bienfaiteur, M. Bounous explique ceci : "Je n'ai pas agi de façon unilatérale. Tout d'abord, je rappelle que cette annexe fonctionne avec des aides-soignants bénévoles, encadrés par un médecin et chef de service de paramédicaux de l'hôpital. Tous les autres moyens sont garantis par la cellule de crise Covid-19, installée le jour même de sa mise en service." Dans son courrier destiné au DSP, il a informé le directeur de la santé de wilaya que cet espace sera fermé immédiatement. Néanmoins, a-t-il expliqué, s'agissant des malades admis, ils seront transférés dans un service hospitalier de l'établissement, à savoir le service de pédiatrie, sachant bien que les autres services sont complètement saturés, y compris le pavillon des urgences, les box de consultations, le cabinet dentaire et le plateau technique. La société civile est contre la fermeture de cette annexe pour laquelle elle n'avait ménagé aucun effort afin de soulager les malades non Covid, d'autant plus que pratiquement tous les services de l'hôpital étaient, désormais, dédiés aux malades atteints du virus. D'ailleurs, une pétition est en cours afin d'expliquer et de demander au wali et au DSP de rouvrir cette annexe indispensable en ces moments de crise sanitaire aiguë. "Dans les prochaines heures, nous adresserons une pétition signée par les associations de la commune de Draâ El-Mizan, d'Aïn Zaouïa, d'Aït Yahia Moussa, de Frikat et de la daïra de Tizi Gheniff au wali et au directeur de la santé car cette annexe est un joyau qui répond aux normes requises pour le suivi de la santé de nos concitoyens qui ne sont pas accueillis à l'EPH Krim-Belkacem entièrement saturé et où des malades sont jetés dans les couloirs. Nous demandons au wali de dépêcher une commission en vue de visiter cette belle structure. Cet espace est incontournable", a confié un président de comité de village signataire de la pétition.