Cet élan de solidarité a démontré la conscience des citoyens et l'engagement des personnes bénévoles et des donateurs. à l'hôpital Krim-Belkacem de 240 lits, implanté à Draâ El-Mizan, son directeur a mis en exergue la situation de cet EPH et énuméré tous les manques dont souffre cette structure dans un exposé lu devant le wali Mahmoud Djamâa, le 11 mars 2020, lors d'une visite d'une importante délégation sur les lieux. Depuis cette date, rien n'a vraiment changé dans cet hôpital qui fait face à de nombreuses difficultés, à commencer par le manque d'oxygène et le manque de places d'hospitalisation. Face à cette situation, c'est le mouvement associatif qui a pris le relais pour venir en aide à tout le secteur. C'est dans ce sillage qu'une cellule de crise, composée de représentants d'associations et de comités de villages, a été installée pour coordonner les actions avec le directeur de l'hôpital et surtout pour la création d'une annexe de 90 lits extensible à 150 lits, destinée aux malades atteints par le virus. "Nous suivons de près l'évolution de la situation épidémiologique à Draâ El-Mizan", dira d'emblée, Hocine Guenoun, membre de cette cellule de crise. Cependant, l'action la plus importante à mettre à l'actif de cette dernière est l'achat d'un générateur d'oxygène et de concentrateurs d'oxygène pour l'hôpital. "Nous travaillons étroitement avec le directeur de l'EPH pour mettre en place le générateur d'oxygène. L'installation de l'appareil a commencé samedi. Dans deux ou trois jours, le générateur sera en marche", a annoncé notre interlocuteur. "Il produira 2 600 litres d'oxygène. On espère que le problème sera réglé avec l'installation du deuxième générateur, plus puissant, payé par El-Hadj Hamitouche, patron de la laiterie Soummam. En plus de cela, nous avons acheté vingt concentrateurs d'oxygène en attendant l'acquisition de trois autres dans les prochaines heures", dira-t-il encore. Par ailleurs, une autre cellule de crise Covid-19 a été créée le 29 juillet dernier à la bibliothèque communale. "Dans l'urgence, nous avons élu la cellule composée de treize membres issus des associations et comités de villages de la commune de Draâ El-Mizan", explique, pour sa part, Kamel Flici, chargé de la communication de cette cellule. "Notre première préoccupation était de régler le problème d'oxygène. Immédiatement, nous avons pris l'engagement de régler les frais du remplissage des bouteilles d'oxygène", a-t-il expliqué. "Nous avons demandé aux citoyens de mettre à notre disposition les bouteilles en leur possession. Une flotte de camions et de fourgons de transport de marchandises a été mise en branle. Nous avons pu, grâce aux bénévoles, régler un tant soit peu ce problème", a-t-il expliqué. À noter qu'avant-hier, cette cellule a acquis un matériel important. Il s'agit, entre autres, d'un numériseur pour la radiologie de l'hôpital, de deux appareils pour la réanimation, d'un échodoppler, de barboteurs, de 50 oxymètres et de réactifs pour le laboratoire d'analyses médicales. "Nous avons donc réglé le problème des malades dirigés en pleine propagation du virus vers les laboratoires d'analyses privés et les radiologues. En plus de cela, nous avons acheté une motopompe neuve, afin de trouver la solution au problème d'eau que vit l'hôpital d'autant plus que le personnel, les malades et les gardes-malades ont besoin de beaucoup d'eau pour se laver", enchaîne Kamel Flici. Notre interlocuteur est convaincu que cet élan de solidarité a démontré, encore une fois, la conscience des citoyens et l'engagement sans retour des personnes bénévoles et des donateurs. Durant notre virée au bureau de cette cellule crise, il nous a été donné de constater que tout le monde se démenait car il fallait approvisionner l'EPH, la polyclinique de la ville, le service de prévention et d'épidémiologie et la Protection civile en détergents, en eau minérale, en blouses et en sous-blouses, en gel hydroalcoolique, en gants, en masques de protection et autres. "Nous avons des bénévoles qui arrivent avec leurs dons. Notre action est de veiller à ce que ces structures et les personnels ne manquent de rien", conclut M. Flici. O. Ghilès