L'externalisation de la vente du livre scolaire fait peser sur les élèves le spectre d'une vente anarchique et à des prix autres que ceux fixés par le ministère de tutelle, s'inquiètent les association des parents d'élèves. À peine un mois avant la rentrée scolaire, l'inquiétude s'installe au milieu des parents d'élèves au sujet de la vente de livres scolaires en dehors des écoles de la wilaya de Tizi Ouzou. Pour cette rentrée, les directeurs des établissements des trois paliers de l'enseignement ont refusé catégoriquement de vendre les livres scolaires à leur niveau, à l'exception de l'opération de distribution gratuite de livres aux élèves nécessiteux et aux enfants des autres catégories sociales bénéficiant de manuels à titre gracieux, tels les enfants victimes du terrorisme et les enfants des fonctionnaires de l'éducation nationale. Selon de nombreuses sources au fait de cette situation, il a été décidé de créer des points de vente de livres scolaires en dehors des établissements scolaires. Aussi, de nombreux libraires ont eu déjà des agréments leur permettant d'assurer la vente de livres scolaires. Cette initiative est dénoncée par les associations de parents d'élèves. À titre d'exemple, on citera le cas de six associations de parents d'élèves de la commune de Aïn Zaouia (daïra de Draâ El-Mizan, au sud de Tizi Ouzou) qui, dans un communiqué dont nous détenons une copie, ont interpellé le directeur de l'éducation de la wilaya à surseoir à cette initiative. Dans leur communiqué, les signataires ont attiré l'attention du premier responsable du secteur de l'éducation sur les problèmes qu'engendrerait cette initiative. "Si ces livres étaient vendus en dehors des établissements scolaires, cela créerait de nombreux problèmes qui perturberont la rentrée scolaire", a expliqué, à cet effet, Hocine Garichi, président de l'association des parents d'élèves du CEM Mohamed Saïd-Haddadi de Aïn Zaouia, l'un des signataires du communiqué. Dans ce document, il est écrit d'emblée que des rumeurs circulent dans les établissements scolaires au sujet de la vente de livres scolaires au profit des élèves non nécessiteux qui se fera en dehors des établissements scolaires, voire la création de points de vente dans chaque région. "Cette initiative va créer des perturbations pour les élèves (manque de livres, retards et absences) qui influencent le déroulement technico-pédagogique des enseignements", lit-on dans ce communiqué. M. Garichi n'écarte pas un monopole au niveau de ces points de vente qui pénalise beaucoup d'élèves, notamment ceux des villages qui sont loin de ces librairies agréées. "Nous, les associations de parents d'élèves de la commune de Aïn Zaouia, venons par le présent communiqué vous demander de surseoir à cette initiative", poursuivent les rédacteurs du document en question, avant d'appeler les présidents des associations de la wilaya de Tizi Ouzou à s'unir et faire opposition à cette initiative. "Nous n'avons rien à voir avec la vente de livres qui nous cause énormément de problèmes. Certains directeurs n'arrivent pas à recouvrer entièrement les prix des livres reçus. Il faut qu'ils paient de leur poche le manque", a confié, pour sa part, un directeur d'un établissement scolaire de Draâ El-Mizan.