Pour soutenir l'activité, des instruments financiers seront systématisés. La Caisse nationale de mutualité agricole (CNMA) sera prochainement réorganisée en une véritable banque. Elle deviendra un établissement financier qui effectuera des opérations bancaires, y compris avec l'étranger. Le ministère de l'Agriculture veut en faire une institution “robuste” qui sera prête pour la compétitivité. Car “nous comptons nous ouvrir à d'autres banques”, expliquera le ministre de l'Agriculture. La CNMA gardera, en revanche, sa vocation initiale, à savoir la mutualité et les assurances spécifiques au secteur. Sa filiale, SALEM, spécialisée dans le leasing, sera désormais décentralisée et touchera les autres wilayas, outre Alger. À travers le Plan national de développement agricole et rural (PNDAR), le secteur agricole a maintenu sa croissance et ce, en dépit d'une baisse par rapport aux deux dernières années. Le taux avoisine actuellement les 8% alors qu'il dépassait les 10% en 2001. Néanmoins, estime M. Barkat, la norme internationale se situe entre 6 et 8% et l'évaluation se fait sur une décennie. Pour l'année 2002, le nombre d'emplois permanents créés a atteint plus de 163 000. La cadence est ainsi maintenue en comparaison à l'année d'avant (171 000). Au troisième trimestre 2002, la superficie agricole utile (SAU) mise en valeur est de 73 108 hectares. Le nombre d'exploitations ciblées avoisine les 181 000. Le ministre a déclaré que la production a encore augmenté cette année. Mieux, “(…) elle augmentera davantage durant l'année en cours”, affirmera-t-il. “L'année 2003 sera non seulement celle de la sécurité sanitaire, alimentaire et de la production de qualité, mais aussi celle de l'exportation”, annoncera-t-il encore. Plus de 40 000 tonnes de fruits et légumes essentiellement ont, à ce propos, été exportées durant le premier semestre de l'année dernière. L'autosuffisance concernera les fruits et légumes et les viandes rouge et blanche, ainsi que les œufs. Pour ces derniers produits, les besoins seront satisfaits, a-t-il précisé, à 100%. C'est ce qui ressort de la rencontre-bilan sur le PNDA, organisée hier. Des opérateurs procèdent, toutefois, à l'importation, estimée à 2%, de certains produits non autorisés par la religion, destinés aux coopérants. Pour justifier que l'argent obtenu auprès du ministère des Finances a été utilisé à bon escient et dans la transparence la plus totale, M. Barkat a invité les responsables concernés à en contrôler l'usage au sein des exploitations. “Nous avons utilisé l'argent pour soutenir l'investissement dans les EAI et EAC”, a-t-il tenu à préciser. Sur les 260 000 dossiers d'exploitants qui ont adhéré au crédit lié à la CNMA, plus de 100 000 ont été pris en charge par la BADR, dont 35 000 sont déjà en exécution. La caisse, faut-il le souligner, ne peut plus assurer toute seule cette opération. À partir de la semaine prochaine, la CNMA, ainsi que la SALEM, insistera le ministre, reprendront impérativement du service. Ce qui mettra, à coup sûr, un terme au ralentissement que ces deux structures ont connu ces derniers temps. Les dossiers en instance seront, notera le ministre, réglés immédiatement. L'accent a été également mis sur le remboursement des crédits par les exploitants agricoles. “Les bailleurs de fonds sont dans la capacité de saisir les biens de ceux qui ne remboursent pas leurs dettes”, menacera M. Barkat. Des solutions peuvent, cependant, être trouvées, notamment le report de l'échéance du remboursement de 6 mois à une année par exemple… pour peu qu'il y ait des règles qu'observeront les opérateurs. Par ailleurs, le ministre a refusé d'une manière catégorique la “cogestion” de son secteur avec les syndicats. C'est en fait une réponse directe aux récentes réactions de l'Union nationale des paysans algériens qui s'est sentie marginalisée dans la prise de décisions concernant le secteur. B. K.